Une coopération tchéco-suisse entre les hospices inaugurée à Prague
Vendredi dernier, l’hospice pragois Cesta domů (« Le chemin de la maison » en français), qui propose depuis 2001 des soins palliatifs à domicile, organisait son bal traditionnel pour remercier ses employés, bénévoles et sponsors. Cette année, la soirée, qui a pris la forme d’une croisière sur un bateau à vapeur des années 1930, était également l’occasion d’inaugurer une coopération tchéco-suisse entre les hospices. Son objectif sera de partager le savoir-faire et les meilleures pratiques, comme le précise le directeur de Cesta domů, Marek Uhlíř.
Le projet est financé par des fonds tchéco-suisses et s’étale sur deux ans, même si Marek Uhlíř estime que la coopération est destinée à être prolongée sur le long terme. Mais pour le moment, l’heure en est encore à la première visite en provenance de Suisse. Marek Uhlíř précise :
« Il y a une médecin et une infirmière qui sont venues à Prague pour voir comment fonctionne notre service, les différences qui existent avec ce qui se fait chez eux et les modèles pouvant être partagés. Dans quelques mois, il y aura une réunion avec toutes les organisations membres de ce réseau à Vienne, en Autriche, qui permettra d’entamer une coopération étroite entre les organisations de soins palliatifs en Europe de l’Est, car nous avons des problèmes similaires. La synergie de nos efforts doit nous permettre d’avoir beaucoup plus de succès. »
Respectivement médecin et infirmière dans un hospice de Lugano, Marianne Lang et Jacqueline Vincenzino étaient présentes au bal. Toutes deux précisent que le développement des hospices en Suisse a été motivé par un effort venu de la base, des citoyens. Jacqueline Vincenzino évoque plusieurs caractéristiques du système suisse :
« Depuis 2010, la Confédération suisse a mis en place une stratégie nationale pour des soins palliatifs. Dans notre canton, il y a depuis longtemps des personnes pionnières qui offrent des soins palliatifs, et depuis deux ou trois ans, nous avons aussi une conception d’organisation de ces soins. En Suisse, nous cherchons à collaborer avec les médecins traitants et les infirmières à domicile afin d’assurer une prise en charge en réseaux, et nous, les employés de l’hospice, nous sommes pratiquement la seconde ligne de ce réseau. Nous sommes là pour offrir du support et des consultations. »Ce système d’organisation en plusieurs niveaux diffère donc de celui de Cesta domů, qui emploie directement les médecins et les infirmières pour se rendre à domicile. Autre différence notable, l’implication des bénévoles qui assurent à Cesta domů une grande variété des tâches. Marek Uhlíř précise sur ce point :
« Beaucoup de travail chez nous est réalisé par des bénévoles qui reçoivent six mois de formation. Mais cela n’existe pas en Suisse, ce qui est très surprenant pour moi. Nos collègues suisses nous disent que la présence des bénévoles est la première chose qu’elles ont remarquée en arrivant à Prague. »
La découverte de deux mondes des soins palliatifs est donc réciproque. Malgré les différences, il existe aussi cependant des similitudes. En Suisse, comme en République tchèque, la majorité des gens souhaitent mourir chez eux, à domicile, mais en Suisse comme en République tchèque, la majorité d’entre eux passent les derniers moments de leur vie à l’hôpital.