Le Sénat a rejeté le projet de loi sur l’euthanasie
L’euthanasie ne sera pas pratiquée, très prochainement, en République tchèque, car la chambre haute du Parlement n’a pas donné son aval au projet de loi en la matière.
« Mort assistée » ou euthanasie « active ». Les deux possibilités ont été prises en compte dans le projet de loi sur l’euthanasie qui a été soumis par la sénatrice Václava Domašová. Elle justifie sa démarche :
« Cela permettrait aux gens d’exprimer leur libre arbitre. Je pense que nombreux sont ceux qui ne veulent pas finir leurs jours dans des hospices, aussi bonne la qualité des soins soit-elle. Cela permettrait de respecter la volonté de la personne qui ne veut pas mourir de la manière qu’on lui propose. »
En votant contre ce projet, le Sénat n’a pas donné suite à la volonté de la majorité des Tchèques qui semblent soutenir la légalisation de l’euthanasie. Selon les récents sondages, ils sont effectivement plus de 60 % à souhaiter son adoption par le législateur. Les adversaires de l’euthanasie, du milieu médical notamment, mettent en garde contre les abus et insistent sur la nécessité d’améliorer les soins palliatifs et d’élargir le réseau d’établissements pour les personnes souffrant de maladies incurables. Martina Špinková est la fondatrice de l’association civique d’hospices, Retour chez soi.
« Les personnes auxquelles on accorde de bons soins, n’ont pas envie de mettre fin à leur vie. Je pense qu’au lieu de discuter de l’euthanasie, on devrait réfléchir plutôt sur comment améliorer les soins accordés à nos proches. Il ne s’agit pas seulement de disposer d’assez d’hospices – ce qui d’ailleurs est aussi important, bien sûr – mais il faut que ceux qui soumettent de pareilles lois, s’interrogent sur comment ils voudraient passer eux-mêmes les derniers moments de leur vie ».
Fort probablement, le rejet par le Parlement du projet de loi sur l’euthanasie n’éclipsera pas en République tchèque le thème de ce que certains appellent la « mort digne ». Pour un certain temps encore, il ne fera pourtant que l’objet de discussions purement « académiques ».