A l’Université de Lorraine, on mise sur l’enseignement de la culture tchèque
Professeur de tchèque à l’Université de Lorraine, Lenka Frouliková prépare actuellement activement la Semaine des cultures d’Europe centrale qui doit se tenir du 1er au 10 avril à Nancy et durant laquelle la culture tchèque sera notamment mise à l’honneur. Avant d’évoquer cet événement à l’occasion d’un prochain article sur les ondes de Radio Prague, Lenka Frouliková nous a d’abord présenté le département d’enseignement du tchèque de cette Université de Lorraine, un département désormais vieux de plus dix ans.
En tant qu’enseignante de tchèque, je coopère aussi avec d’autres départements. Par exemple, je donne des conférences sur Jan Amos Komenský – Comenius pour les sciences de l’éducation. J’interviens dans l’enseignement de l’histoire de l’art où je parle par exemple de la culture baroque ou de l’Art nouveau dans les pays tchèques. Donc ce qui est peut-être nouveau ces dernières années quand on parle de l’enseignement du tchèque, ce n’est pas seulement l’enseignement de la langue mais c’est aussi de façon très large la présentation de la civilisation, de la culture et de l’histoire tchèques. »
Comment se concrétise l’intérêt des étudiants lorrains pour le tchèque et la civilisation tchèque ? Il y a des échanges, le développement d’une forme de « tchécophilie » ?
« Je pense que c’est exactement ça. Premièrement il y a déjà une certaine tradition et puis nos étudiants ne sont pas des étudiants qui ont le tchèque en tant que spécialité. Ce sont des historiens, des musicologues, des linguistes, des psychologues… Ils choisissent la langue tchèque pour de multiples raisons. Ils peuvent être motivés parce qu’ils ont des racines tchèques dans leur famille. Ou alors ils ont par exemple fait la connaissance d’un tchèque ou d’un tchèque et ils veulent en connaître plus sur le pays de leur partenaire ou ami. Et il y a aussi des motivations plus professionnelles. C’est-à-dire que les étudiants en histoire veulent peut-être écrire leur mémoire de master sur l’Europe centrale ou sur les pays tchèques. Si ce sont des musicologues, ils s’intéressent à la musique tchèque. Moi j’essaie justement de les orienter dans ce sens.Nos étudiants peuvent aussi passer un séjour Erasmus en République tchèque puisque nous avons des relations Erasmus avec quatre universités tchèques. Ils profitent également de la possibilité de perfectionner leur langue tchèque en devenant des boursiers du gouvernement tchèque pour faire des stages d’été pour améliorer leur connaissance de la langue et de la culture tchèques. Par exemple cette année, nous avons sept étudiants qui veulent étudier la langue tchèque même durant les vacances universitaires en République tchèque. J’en suis bien sûr très contente.
Souvent ils se préparent pour le Certificat européen de langue tchèque. Il faut s’occuper de l’enseignement du tchèque car nous sommes quand même un pays qui n’est pas très grand. Notre langue n’est pas une langue internationale et je pense que ce sont certainement aussi des activités culturelles qui peuvent nous apporter un public qui ensuite s’intéresse beaucoup plus, et à la langue tchèque, et à la culture tchèque. »