La semaine de l'éco
Retour sur l’actualité économique de la semaine écoulée.
Assurances contre les risques à l’exportation en 2013 et 2012
La Société de garantie et d’assurance des exportations (EGAP) a 157 contrats conclu sur l’année dernière, en assurant les exportations des marchandises, des services et des investissements pour un total de 63 milliards de couronnes, soit 2,3 milliards d’euros. En 2012, le montant total était de 72 milliards de couronnes, soit 2,6 milliards d’euros.Sur l’année dernière, la Société de garantie et d’assurance des exportations (EGAP) a assuré des projets commerciaux dans 39 pays au total. La plupart du temps ces assurances étaient à destination de la Russie, de l’Azerbaïdjan et de la Turquie. En 2013, La Société de garantie et d’assurance des exportations (EGAP) avait recueilli des primes d’assurances record d’un montant de plus 2 milliards de couronnes (74 millions d’euros) et avait payé des prestations d’assurance d’un équivalent de 2 milliards de couronnes également.
Toutefois, la direction d’EGAP s’attend à des résultats économiques plutôt négatifs sur l’année 2013, et c’est notamment en raison de l’établissement de réserves destinées à des affaires commerciales anciennes. C’est notamment pour cette raison que l’économie de l’EGAP avait enregistré sur l’année 2012 des pertes de près de 205 millions de couronnes, soit 7,6 millions d’euros. La Société de garantie et d’assurance des exportations a révélé qu’elle avait conclu 22 contrats d’assurances en 2012, et ce pour un total de 48 milliards de couronnes (1,8milliards d’euros).
Plus d’un quart des contrats conclus sur l’année dernière était lié aux petites et moyennes entreprises. Il s’agissait de 40 contrats d’assurance conclus pour un total de 600 millions de couronnes (environ 22 millions d’euros), faisant ainsi un record dans l’histoire del’EGAP. Au cours des cinq dernières, le taux de pourcentage des contrats d’assurance concernant les petites et moyennes entreprises était de 16% en moyenne. D’un point de vue territorial, l’EGAP a assuré les exportations des petites et moyennes entreprises en direction de la Biélorussie, du Chili, du Kazakhstan, de Cuba, du Mexique, de la Russie, de l’Ukraine et du Vietnam.
Le système d’assurance de la compagnie d’assurance nationale EGAP est essentiellement utilisé par les entreprises lors des exportations vers des pays à risque, où il existe un risque de non-paiement des biens ou des services.
La Société de garantie et d’assurance des exportations (EGAP) ainsi que d’autres institutions nationales, comme la Banque d’exportation tchèque (ČEB), réagissent face à la crise en Ukraine. En réponse à la situation dramatique en Ukraine, la ČEB, ne financera pas de nouveaux projets dans ce pays. En outre, la ČEB ne procédera pas à l’augmentation des limites de crédit à l’égard des projets existants d’entreprises tchèques sur le marché ukrainien. La Société de garantie et d’assurance des exportations avait fait précédemment savoir qu’elle n’assurera pas de nouveaux projets commerciaux et ce jusqu’à une résolution définitive du conflit en Ukraine.
Foxconn, une multinationale taïwanaise au coeur de l'Europe
Suite à une vague de suicides en 2010 dans une usine du groupe Foxconn à Shenzhen, la réalisatrice Anne Poiret a décidé de s’intéresser aux conditions de travail des employés de la multinationale originaire de Taïwan, le plus premier fabricant mondial de matériel informatique, qui travaille, entre autres, pour la firme Apple. Présenté dans le cadre du festival international du film documentaire Jeden Svět, qui se déroule en ce début de mois de mars à Prague, son long-métrage « La face cachée d’Apple » remonte à l’origine de la conception des produits de la célèbre marque. Selon Anne Poiret, Foxconn emploierait près de 1,5 million de personnes dans le monde, et plus d’un million uniquement en Chine. Mais l’entreprise est également présente en Bohême, où elle emploie cinq mille personnes, dans les villes de Kutna Hora et de Pardubice.
C’est l’usine de Pardubice justement, qui a attiré les regards de médias allemands qui constatent que les méthodes managériales employées en Chine se retrouvent peu ou prou au cœur de l’Europe. Le travail, rationalisé et très monotone, est dûment minuté et s’effectue selon une organisation horaire basée sur un roulement de huit ou douze heures. Ce système de douze heures de travail concerne les deux tiers des 5000 employés tchèques de la multinationale taïwanaise.
Lorsque que l’usine reçoit des commandes exceptionnelles de son principal client, Hewlett-Packard, les ouvriers peuvent être contraints de travailler jusqu’à cinq fois douze heures par semaine, soit 60 heures ! Un article du magazine Respekt, qui reprend les informations des médias allemands, remarque toutefois que le droit du travail tchèque autorise une durée du travail maximale par semaine de 72 heures. Toutefois, si les ouvriers des usines tchèques de Foxconn sont amenés à travailler plus de trois fois douze heures une semaine, ils disposent, sous conditions, d’une période de récupération.
Premier employeur de Bohême centrale, Foxconn n'est pourtant pas la seule entreprise à utiliser ce système, qui n'existe pas en Allemagne, où les syndicats, mieux organisés, parviennent selon le magazine Respekt à négocier des contrats collectifs plus avantageux. Plus de 100 000 personnes seraient salariées sur ces principes de roulement des équipes de travail, en moyenne pour un salaire d'environ 20 000 couronnes brutes par mois (732 euros).
Le système fiscal tchèque s’appuie de plus en plus sur l’imposition de la consommation
Radio Prague vous a récemment proposé un entretien avec l’économiste Ilona Švihlíková réalisé pendant une conférence sur la fiscalité tchèque. Lors de cette interview, nous avons principalement évoqué deux points - l’évolution du taux de la TVA et la fraude fiscale en République tchèque. Dans cette rubrique, nous vous proposons un bref examen des autres caractéristiques de la fiscalité tchèque. Rappelons d’abord l’évolution de la TVA. En 1993, il y avait deux taux de taxe sur la valeur ajoutée. Le taux standard s’élevait à 23%, tandis que le taux réduit était de 5%. Onze ans plus tard, en 2004, le taux standard a été abaissé à 19% et en 2008, le taux réduit a remonté à 9%. Ces modifications marquent la tendance de plus en plus prononcée de faire converger ces deux niveaux. L’objectif étant même de les ramener à un seul taux de TVA, comme l’énonce le Parti civique démocrate (ODS), un parti de droite, au gouvernement entre 2007 et 2009 et par la suite entre 2010 et 2013. Aujourd’hui, en République tchèque, nous retrouvons donc un taux réduit de 15%, qui est le plus élevé de toute l’Union européenne, après la Hongrie.
Cette tendance à l’uniformisation de la TVA autour des 15% se couple d’une autre évolution marquante du système fiscal tchèque : une montée de l’importance des impôts indirects, tel que la TVA au profit d’une baisse de certains impôts directs, comme par exemple l’imposition sur les sociétés. Concrètement, l’impôt sur le revenu des entreprises est passé de 35% à 19% en l’espace de vingt ans. Le caractère progressif de l’impôt sur les revenus a également été affaibli au fur et à mesure. Si en 1993, les plus hauts revenus étaient taxés au maximum à 40%, entre 2009 et 2011, toujours en conséquences des mesures du parti ODS, cette imposition a été ramenée à 15%. Aujourd’hui, elle est autour des 22%. Une dernière caractéristique du système fiscal tchèque est une imposition réduite des travailleurs indépendants. En 2001, les travailleurs indépendants contribuaient à hauteur de 18% au total des impôts payés par l’ensemble des travailleurs.. Cette part a été considérablement réduite pour atteindre 2% de ce total en 2011. Néanmoins, selon les statistiques, entre 2001 et 2011, le nombre de gens qui ont opté pour un travail indépendant n’a pas considérablement augmenté. Il reste stable autour de 15%. Les allégements fiscaux ne semblaient pas avoir l’impact recherché.
Pour résumer, les éléments progressifs du système fiscal tchèque, qui assurerait une meilleure redistribution des revenus entre les différentes couches de la société, ont été affaiblis. De plus, le poids de la fiscalité se déplace vers les consommateurs payant des impôts indirects plus élevés, tels que la TVA. Cette répartition pèse plus sur les personnes ayant de faibles revenus.
Le salaire réel connaît la baisse la plus importante depuis dix ans
Selon les données fournies mardi par l'Office tchèque des statistiques (ČSÚ), le salaire moyen tchèque a baissé d'environ 500 couronnes (plus de 18 euros) au quatrième trimestre 2013. Il atteint ainsi 26 637 couronnes (environ 976 euros). Si on prend en compte l'inflation, qui était de 1,1% sur cette période, le salaire réel a baissé de 2,9%. Il s’agit de la baisse la plus importante jamais enregistrée ces dix dernières années.
Certains analystes économiques, cités par l’agence de presse ČTK, estiment que cette information est à relativiser. Selon eux, l’octroi de primes conséquentes aux cadres des entreprises fin 2012 fausserait la comparaison entre le dernier trimestre 2013 et la même période en 2012. On constate ainsi que le salaire moyen des banquiers a été réduit plus significativement que celui d’autres professions. Le syndicaliste Josef Středula, de la Confédération tchéco-morave des syndicats, s’inquiète tout de même de cette baisse de salaire qui pourrait avoir pour conséquence une baisse de la consommation et donc le ralentissement d’une économie qui peine déjà à redémarrer et qui connaît un taux de chômage record.
Le salaire médian donne, quant à lui, une information plus précise sur la structure de l’emploi en République tchèque. Au quatrième trimestre 2013, il atteignait 22 288 couronnes (815 euros), ce qui signifiait que la moitié des travailleurs touchait moins que cette somme tandis que l’autre moitié touchait plus. Aussi, l’Office tchèque des statistiques précise que 80% des travailleurs tchèques ont un salaire compris entre 10 500 couronnes (385 euros) et 43 000 couronnes (1575 euros). Les différentes professions ont été inégalement touchées par l’évolution des salaires. Dans l’agriculture, les salaires, inférieures à la moyenne, ont légèrement augmenté alors que dans le bâtiment, ils ont diminué, illustrant les difficultés du secteur.
Selon le rapport mondial sur les salaires 2012/2013 de l’Organisation internationale du travail (OIT), la productivité a augmenté deux fois plus vite que les salaires dans les pays développés depuis 1999. L’étude conclut que la richesse produite a davantage bénéficié aux détenteurs de capitaux qu’aux travailleurs. Pour Guy Ryder, le directeur général de l’OIT, cette tendance, valable pour la République tchèque, doit être modifiée car « les salariés et leur famille ne recevraient pas la juste part qu’ils méritent ».
Mais les inégalités ne se retrouvent pas seulement au niveau des catégories professionnelles, elles sont également d’ordre géographique. Et c’est dans la région de Karlovy Vary, à l’ouest de la Bohême, que le salaire moyen est le plus faible (22 775 couronnes soit 833 euros). Sans surprise, c’est à Prague qu’il est la plus élevé (34 436 couronnes, à peu près 1230 euros), mais c’est aussi là qu’il a le plus diminué (et que vivent sans doute le plus grand nombre de cadres d’entreprise).
Succès des vignerons tchèques au concours Vinalies Internationales
Les vignerons tchèques ont eu du succès lors du prestigieux concours viticole mondial qui s’est déroulé à Paris. A l’occasion de la 20e édition du concours Vinalies Internationales, ils ont remporté dix médailles d’or et seize médailles d’argent au total. Les meilleurs vins du concours paraîtront de nouveau à l’automne dans la publication 1000 Vins du Monde.
Pour les experts la curiosité de cette année est la médaille d’or du vin rouge Zweigeltrebe 2011 de vendange tardive élevé en barrique, et issu des caves Habánské. Selon le directeur du Centre viticole national, Pavel Krška cette compétition marque chaque année le premier feu de départ des concours internationaux de vins, et en raison d’une notation limitée, il s’agit également d’un des concours les plus difficiles.
Pavel Krška estime qu’il s’agit d’un succès pour les vignerons tchèques, dans la mesure où la catégorie englobant le vin rouge possède une très forte concurrence. Un grand succès a été enregistré par les caves de Tomáš Krist, qui a remporté trois médailles d’or et deux médailles d’argent. Le vigneron Josef Dufek de Moravie du Sud a remporté deux médailles d’or et une d’argent. Une autre médaille d’or a été remportée par les caveaux de Kolby, Václav Ovčáčík, Les vins de Sedlecko et les vignobles Štěpánek.
Cette année, près de 3 500 vins provenant de 45 pays différents ont participé à ce concours. Les dégustateurs, les sept membres de la Commission de notation ont exprimé leurs opinions à l’oral et par écrit, en faisant une description détaillée des caractéristiques et de la texture du vin.
Les meilleurs vins paraîtront de nouveau à l’automne dans la célèbre publication 1000 Vins du Monde, que les amateurs pourront également découvrir à l’étranger. La publication 1000 Vins du Monde est souvent considérée comme l’équivalent du célèbre guide Michelin pour le monde de la gastronomie Dans la dernière édition de cette publication, 28 vins de la République tchèque y figuraient.