Le député PS Pierre-Yves le Borgn’ en visite à Prague
Innovation des élections législatives de 2012, les Français de l’étranger élisent désormais leurs propres députés. Pour la septième circonscription, qui regroupe seize pays d’Europe centrale dont la République tchèque, c’est le socialiste Pierre-Yves Le Borgn’, basé en Allemagne où il travaillait dans le secteur de l’énergie photovoltaïque, qui a rejoint les bancs de l’Assemblée nationale. A l’occasion de sa troisième visite dans la capitale tchèque, il a accordé un entretien à Radio Prague dont voici un extrait.
Quels sont les problèmes récurrents auxquels sont confrontés les Français de l’étranger ?
« Les problèmes les plus classiques, ou les questions les plus classiques, car ce ne sont pas toujours des problèmes, portent sur la nationalité, la reconnaissance d’une éventuelle double nationalité parfois. Elles sont liées à l’exercice de la citoyenneté à l’étranger, le droit de vote, liées à la fiscalité à l’étranger, surtout lorsqu’on possède quelque chose en France, notamment de nature immobilière, liées à la reconnaissance des diplômes, au calcul des retraites, de plus en plus à mesure que les Français vivent et s’établissent à l’étranger. Ces questions touchent également à la programmation culturelle. Je suis marqué, et en bien, par l’attachement des Français à leurs instituts culturels, à leurs Alliances françaises. Vous trouvez de tout, des questions sociales, l’accès aux prestations chômage du pays de résidence… Vous allez là à peu près toutes les questions posées. »
Vous êtes, ce jeudi 6 mars, en République tchèque et votre visite porte sur l’éducation. Pouvez-vous nous raconter votre journée ?
« C’est mon troisième séjour à Prague depuis mon élection. J’ai souhaité retourner dans le Lycée français de Prague que je connais bien puisque la classe de CM2 B a été sélectionnée pour être celle qui représentera la circonscription d’Europe centrale pour le Parlement des enfants, qui se réunira au mois de juin prochain. Lors de ma dernière visite, il était question de sujets touchant à l’immobilier de l’établissement et à certains des programmes, notamment l’école maternelle. Cette fois-ci, c’était pour passer deux heures avec les élèves dans un exercice d’instruction civique in situ. C’était très chouette.Mais j’ai voulu aussi, venant ici, visiter un établissement scolaire tchèque, du réseau d’enseignement public tchèque, développant une offre en français. J’ai donc été dans le lycée Jan Neruda rencontrer d’abord le proviseur et son adjointe, qui ont dans un établissement d’à peu près 500 élèves, presque 280 élèves étudiant presque exclusivement en français, ce qui est impressionnant, d’autant plus que le tout est gratuit, ce qui est également très intéressant. Je voulais voir ce qu’ils faisaient, comprendre comment cela s’était fait. C’est une innovation qui date quasiment de l’après Révolution de velours. Il s’agissait d’en tirer les enseignements, car je veux intéresser les autorités françaises au développement de pareilles filières bilingues, encourager davantage le soutien financier par la présence notamment de lecteurs français, et puis travailler à ce que la certification, à l’issue de cette scolarité, soit une porte ouverte et non pas plutôt le début de soucis pour faire reconnaître quelque chose qui n’aurait pas immédiatement sens. C’est l’un des engagements que j’ai pris ce matin : aider cet établissement, le lycée Neruda, à mieux et plus vite placer les élèves vers l’enseignement supérieur en encourageant une reconnaissance meilleure de sa certification. »
Dans un prochain article, vous pourrez retrouver de nouveaux extraits de l’entretien réalisé avec Pierre-Yves le Borgn’, député pour la septième circonscription des Français de l’étranger.