Face au chômage, le gouvernement veut développer les services à domicile
Près de 630 000 personnes étaient sans emploi à la fin du mois de janvier. Avec un taux de 8,6%, le chômage en République tchèque a atteint un nouveau record. Pour remédier à cette situation, le gouvernement de Bohuslav Sobotka a inclus dans sa politique active de l’emploi l’objectif de développer les services à domicile ou à la personne. Selon les estimations, plus de 5 000 emplois pourraient ainsi être créés dans ce secteur.
Un projet de ce type a déjà été testé en Moravie du Sud et l’expérience s’est avérée très positive, comme l’évoque la porte-parole du Bureau central du travail, Kateřina Beránková :
« Cette idée a été mise en place pour la première fois par trois bureaux de travail à Znojmo, Hodonín et Vyškov en 2005 et 2006. Cela s’est fait en collaboration avec le ministère du Travail et une entreprise privée. Le projet était conçu comme une prévention contre le chômage de longue durée grâce aux travaux ponctuels. Cela a été un succès, car 164 personnes ont trouvé un emploi. »Le contenu de ces services à domicile est très varié. Il peut s’agir d’une aide pour les tâches ménagères, le repassage, la cuisine, le jardinage, les courses ou la garde des enfants. En élaborant son plan d’action dans ce domaine, le ministère du Travail et des Affaires sociales tiendra compte également des expériences le plus souvent bien plus développées à l’étranger. En France, par exemple, 330 000 personnes ont trouvé un emploi dans le secteur de l’aide à domicile et de l’aide à la personne. En Belgique, il s’agit de 100 000 personnes, et ces secteurs sont voués à croître, en raison notamment du vieillissement de la population. Kateřina Beránková parle du développement progressif de ces services avec le soutien public en République tchèque :
« Si nous arrivons à lancer ce projet, il s’agira d’abord d’un programme pilote dans quelques régions afin d’étudier ses paramètres avant d’en faire un instrument au niveau national. Il faut dire que cette idée est ouverte à plusieurs variantes. »
Quant aux contours concrets du projet, le modèle belge pourrait constituer une source d’inspiration. Par le biais d’une agence, l’Etat participerait à la rémunération des employés, ce qui permettrait aux ménages contractant ce type de services de les obtenir à un prix inférieur à celui du marché. En versant une partie de la somme, l’Etat pourrait même réduire le travail au noir. Les demandeurs de services verseraient de 60 à 70 couronnes (2,5 euros) par heure, tandis que le travailleur percevrait 100 couronnes (3,70 euros), en liquide ou sous forme de coupons.Un plan d’action de lutte contre le chômage incluant ce dispositif des services à domicile sera présenté prochainement par la ministre du Travail et des Affaires sociales, Michaela Marksová Tominová.