Kino Visegrad : pour une meilleure visibilité des cinémas de l’Est en France
Promouvoir le développement du cinéma d’Europe centrale et orientale dans les cinémas hexagonaux : telle est l’ambition de Kino Visegrad, une association nouvellement créée à l’initiative de la société de distribution Clavis Films et des festivals L’Europe autour de l’Europe et A l’est du nouveau ! Programmatrice de ce dernier, Markéta Hodoušková présente ce projet de ciné-club qui s’ouvrira ce samedi par la projection du film Cooking History de Péter Kerekes.
Quelle est cette visibilité des films d’Europe centrale et de l’Est en France à l’heure actuelle ?
« Plusieurs sociétés de distribution ont dans leur programme des films de l’Est. Malheureusement, la fréquentation pour ces films est très basse. Elle ne dépasse pas 1 % de parts de marché. Nous considérons que la visibilité des films de l’Europe de l’Est est très insuffisante en France. Et l’association Kino Visegrad est une réponse à cette problématique. Nous voulons créer une communauté de personnes intéressées par la découverte de nouveaux réalisateurs, de nouveaux talents. »
Vous lancez cette association samedi soir avec une soirée d’inauguration et la projection du film Cooking History du réalisateur slovaque Péter Kerekes. Pouvez-vous nous présenter cette soirée ?
« En fait, il faut préciser que l’association ne pourrait pas fonctionner sans le soutien de l’Institut hongrois de Paris, situé au cœur de la capitale, rue Bonaparte, qui nous met généreusement à disposition sa salle de cinéma. C’est une salle qui dispose de cinquante-cinq places et nous avons décidé d’y organiser une espèce de club de cinéma, un cycle de films de pays de l’Est qui seront présentés à intervalles réguliers et accompagnés de débats et de discussions. »« Nous lançons ce cycle samedi, 30 novembre, avec la réception à 18h30 du réalisateur d’un film coproduit entre différents pays d’Europe centrale (Slovaquie, République tchèque, Autriche). Il s’agit de Péter Kérekes et de son film Cooking History. Ce sera le début d’un cycle qui continuera l’année prochaine avec la participation, nous espérons, des autres ambassades et centres culturels des pays de l’Est. »
Comment se poursuivra justement ce cycle ?
« Pour l’instant, nous travaillons le programme avec des distributeurs français qui ont déjà eu dans leur catalogue des films de l’Est. Mais ces films n’ont pas pu atteindre le public, donc nous allons essayer de projeter ces films de nouveau. Nous travaillons également avec des vendeurs qui ont des films de l’Est. Nous allons essayer d’attirer l’attention sur ces films-là et de créer pour ces professionnels français une communauté, un public à Paris intéressé par la projection de ces films. Un public qui pourrait ensuite, par le bouche à l’oreille, participer à la diffusion des films susceptibles de sortir en France. »« Nous allons essayer de créer autour de ces projections des événements, c’est-à-dire des tables rondes, des débats en présence des réalisateurs, des distributeurs et d’autres professionnels. Il s’agit de se demander pourquoi les films de l’Est ne sont pas présents sur les écrans français, mais aussi sur ceux d’autres pays. C’est malheureusement ce que nous constatons. »