Ce samedi, première collecte nationale dans les supermarchés en faveur des plus démunis

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Pour la première fois en République tchèque, une collecte de produits alimentaires sera organisée ce samedi dans tout le pays. Cinq enseignes participent à ce projet, tandis qu’un millier de bénévoles vielleront à son bon déroulement. Des collectes de ce type existent depuis longtemps en France et ailleurs, permettant chaque année à des dizaines de milliers de personnes de vivre plus décemment, voire parfois de vivre tout court. La Fédération tchèque des banques alimentaires fait partie des principaux organisateurs. Son président français Fabrice Martin-Plichta présente à Radio Prague les principaux points de cette action.

Fabrice Martin-Plichta,  photo: Archives de ČRo
Traditionnellement prévues à l’approche des fêtes de fin d’année, les collectes alimentaires organisées dans les supermarchés en faveur des plus démunis sont un rendez-vous de société désormais ordinaire dans de nombreux pays. Pour les Tchèques, c’est une première, et ils auront toute la journée de samedi, entre 8 et 20 heures, pour répondre à cette invitation à la solidarité. Fabrice Martin-Plichta précise :

« Nous avons monté ce projet de collecte nationale de produits alimentaires sur le modèle de ce qui se fait en France et dans d’autres pays européens, toujours le dernier week-end de novembre. Ici, nous l’avons un peu avancé, pour des besoins concrets des chaînes qui participent. »

Concrètement, les clients d’Albert, Globus, Interspar, Tesco et du grossiste Makro sont invités à ajouter à leurs courses personnelles des produits de préférence non-périssables, que des bénévoles se chargent de collecter, puis de distribuer à des associations caritatives œuvrant auprès de personnes dans le besoin. On estime aujourd’hui qu’un peu plus de 15% de la population tchèque présente des risques de pauvreté, les familles monoparentales étant les plus touchées. Tout au long de l’année, des banques alimentaires permettent à ces personnes d’améliorer leurs conditions de vie en leur redistribuant à prix symbolique les excédents de certains producteurs et grandes surfaces. Fabrice Martin-Plichta explique la différence qu’il existe entre ces actions régulières et la collecte spéciale de ce samedi :

« La collecte s’adresse aux consommateurs, à la population, pour qu’elle participe à cet effort de solidarité envers les plus pauvres. Alors que notre travail quotidien s’adresse vraiment aux entreprises, pour qu’elles nous remettent leurs invendus. Ces produits sont distribués très rapidement, en général ce sont des produits où on approche de la date de péremption. Les produits que nous allons récolter lors de la collecte samedi auront probablement une date de péremption plus lointaine, ce qui nous permettra de mieux préparer les donations pour les associations caritatives qui viendront ensuite les chercher. »

Photo: Archives de Radio Prague
Aux côtés des banques alimentaires, tout un réseau de grandes ou plus petites organisations sont impliquées dans cette grande collecte. Parmi les bénévoles, on retrouve surtout des salariés de ces associations ou encore des étudiants. Fabrice Martin-Plichta :

« A Prague, nous avons le soutien de nombreux étudiants qui se sont inscrits. Sinon, il y a un peu de tous les âges, de tous les horizons. Dans certaines régions, il a été assez difficile de trouver le nombre suffisant de bénévoles. C’est en Bohême du Nord que ça a surtout été difficile à mettre en place. Il y a beaucoup de villes, pas toujours très grandes mais avec beaucoup de magasins. Il faut savoir que le bénévolat n’est pas encore très fréquent dans ce pays, ça commence seulement depuis quelques années. C’est quand même une gageure de vouloir rassembler un millier de bénévoles sur une seule journée dans ce pays. »

Quant à la raison pour laquelle cette opération n’est lancée que maintenant en République tchèque, il précise :

Photo: Facebook de la banque alimentaire de Liberec
« Nous sommes toujours en processus de création de banques régionales, nous ne couvrons pas encore tout le pays. Il fallait donc d’abord obtenir une certaine étoffe, et puis trouver aussi des partenariats, ce qu’on a fait avec l’Armée du salut et Caritas, les deux gros partenaires qui couvrent l’autre moitié du pays à eux deux. Il y avait également l’aspect de préparation des magasins. Il a fallu les convaincre que cela a du sens aussi pour eux, que cela fait partie de leur communication et de leur engagement social dans le pays. Ça prend toujours un peu de temps. »

Parrains et marraines de cette journée, des personnalités comme l’actrice Ivana Jirešová, le chef cuisinier Roman Vaněk ou la comédienne d’origine française Chantal Poullain, seront présentes dans certains magasins à Prague.