Foot – Ligue des champions : à Plzeň, la Ferrari va trop vite pour la trottinette
Trois buts et un monde d’écart. Pour son entrée en matière dans la phase de groupes de la Ligue des champions, mardi soir, le Viktoria Plzeň a subi sa première défaite de la saison, toutes compétitions confondues. Malgré une bonne volonté évidente, le champion de République tchèque a été nettement battu (0-3) sur sa pelouse par un Manchester City tout simplement supérieur. Contre le vice-champion d’Angleterre, au complet et bien décidé à faire mieux que les saisons précédentes en Ligue des champions, le club de Bohême de l’Ouest a mesuré à ses dépens tout ce qui le sépare, lui et l’ensemble du football tchèque, de l’élite du football européen.
Pourtant, si le score final reflète bien l’écart qui existe entre le Viktoria Plzeň et Manchester City, les Tchèques n’ont jamais été ridicules. A 0-0 à la mi-temps, on commençait même à se dire que peut-être, en deuxième mi-temps, si… Mais on le sait, pas plus que dans la vie, ce n’est pas avec des « si » que l’on gagne un match de foot. Et trois buts signés Edin Dzeko, Yaya Touré et Sergio Agüero en l’espace de seulement dix minutes entre la 48e et la 58e ont eu vite fait de refroidir les ardeurs tchèques, comme le reconnaissait le défenseur David Limberský :
« Nous avons mal entamé la deuxième mi-temps. Pratiquement dès le retour des vestiaires, nous avons encaissé trois buts et le match était plié. Ils étaient meilleurs que nous, c’est clair, mais si nous étions restés bien regroupés tout en conservant notre agressivité, nous aurions pu rivaliser avec eux plus longtemps. Au lieu de ça, nous avons pris ces trois buts coup sur coup… »Le premier des buts de Manchester a donc été inscrit par un certain Edin Džeko bien connu du public tchèque. C’est en effet dans la Gambrinus Liga, à Teplice, que la carrière de l’attaquant bosnien avait pris son envol. Et en 2005, c’est précisément à… Plzeň que Džeko avait marqué son premier but dans le championnat tchèque. Un bon souvenir qui passait néanmoins au second plan mardi soir pour l’avant-centre mancunien :
« C’est une victoire importante pour nous, surtout qu’il s’agissait du premier match dans une compétition qui ne nous a pas trop réussi ces dernières années, notamment à cause de nos mauvais résultats dans les premiers matchs. Nous étions venus ici pour avoir trois points d’entrée. C’est donc bien d’avoir gagné, même si ça n’a pas été si simple, notamment en première mi-temps, quand Plzeň a très bien joué. Mais nous avons su nous montrer patients. A la mi-temps, nous nous sommes dit qu’il fallait continuer à jouer comme nous l’avions fait en première mi-temps. Nous savions que si nous restions agressifs et bien organisés, les buts viendraient. »Et ces buts sont effectivement bien venus, sans doute un peu trop tôt dans le match pour les joueurs de Plzeň, même si, avant cela, en première période, leur gardien Matúš Kozáčik avait retardé l’échéance à plusieurs reprises. Bien que contraint d’aller chercher trois fois la balle au fond de ses filets, le portier slovaque n’en voulait pas à ses coéquipiers à l’issue du match :
« Je pense que tout le monde a bien vu qu’on ne voulait pas seulement défendre. On a aussi attaqué et on s’est procuré quelques occasions. Ce qui nous a manqué, c’est de les concrétiser. Si on avait marqué, les choses se seraient peut-être mieux passées pour nous. »Bien que dominé dès l’entame de match, le Viktoria Plzeň a toujours été soucieux de se projeter le plus vite possible vers l’avant et de porter le danger dans le camp anglais dès la récupération du ballon. Une envie et une volonté de jouer certes louables, mais qui, au bout du compte, ont peut-être coûté au champion de République tchèque une défaite relativement lourde. Pour autant, c’est sans regrets que l’entraîneur Pavel Vrba s’est présenté en conférence de presse d’après-match :
« Nous ne sommes pas là pour fermer la boutique. Nous ne voulons pas que nos supporters et les gens qui viennent nous voir s’ennuient. Ce n’est pas notre philosophie et mon idée du football. Nous sommes bien conscients que contre certains adversaires, comme Manchester aujourd’hui, cela peut être plus compliqué. Il y aura probablement encore d’autres matchs où nous en prendrons trois ou quatre. Mais nous voulons quand même nous efforcer de produire du jeu pour faire plaisir à notre public. »Finalement, l’écart qui existe aujourd’hui entre le meilleur club tchèque actuel et un club comme Manchester City est peut-être le mieux résumé par David Limberský :
« On voulait jouer contre de telles équipes et on a été servis. Niveau qualité, ils sont sur une autre planète. Après le match, dans le vestiaire, on s’est dit que c’était comme si nous, on se déplaçait en trottinette et eux roulaient en Ferrari. Forcément, c’est difficile de faire la course, même si on a donné le maximum. »
Lors de ses deux prochains matchs de groupe, c’est d’abord le CSKA Moscou, puis le Bayern Munich, les 2 et 23 octobre, que le Viktoria Plzeň affrontera. Et que ce soit pour se rendre dans la capitale russe ou en Bavière voisine chez le champion d’Europe, on espère pour eux que ce n’est pas en trottinette que les Tchèques effectueront leurs déplacements.