Possible présence de l’armée tchèque sur le plateau du Golan ?
Une intervention aérienne des pays occidentaux s’avère imminente en Syrie en raison de la situation dramatique de ces derniers jours dans ce pays déchiré par la guerre civile. Le Président de la République tchèque, Miloš Zeman, a annoncé ce mardi à l’occasion de la réunion annuelle des représentants de la diplomatie tchèque à Prague, qu’il souhaitait la participation des troupes tchèques à la mission de l’ONU sur le plateau du Golan. Le chef de l’Etat l’a fait savoir après l’annonce des autorités autrichiennes deux mois auparavant de retirer leurs troupes de cette zone tampon, en raison de la détérioration de la situation en Syrie.
« Je crois que si des unités de l’armée tchèque sont déployées dans cette zone de vide sécuritaire, alors cela peut considérablement rehausser le prestige de la République tchèque. »
Le spécialiste de la défense, issu du parti social-démocrate, Jan Hamáček, se montre prudent face à cette idée, en considérant que ce débat actuel n’est que théorique dans la mesure où de telles décisions doivent être préparées longtemps à l’avance et discutées de façon intensive avec les Nations Unies. Jan Hamáček :« Je dois avouer que le positionnement du président de la République m’a surpris, car la situation en Syrie change d’un moment à l’autre, et il est nécessaire d’avoir une démarche très prudente vis-à-vis de cela. En ce qui concerne la participation effective de la République tchèque à cette mission de l’ONU, alors cela doit être étroitement coordonné avec le commandement de cette mission, qui est actuellement sous la direction de l’Inde, ainsi qu’avec les Nations Unies, qui donnent le mandat pour cette mission. » c/zeme/izrael_golanske_vysiny
Mais au niveau national, et ce dans le cadre de l’actuel « vide » relatif de la représentation nationale tchèque, suite à la dissolution officielle de la Chambre des députés ce mercredi, si le gouvernement en démission décide véritablement d’envoyer des troupes de l’armée tchèque, l’accord du seul Sénat suffirait en théorie pour faire envoyer des unités spéciales, ce qui est défini par une loi constitutionnelle de 1998, traitant de la sécurité de la République tchèque. Si les sénateurs sociaux-démocrates soutiennent de façon générale les missions de l’ONU à l’étranger, Jan Hamáček, estime qu’avant même qu’une solution soit prise, la République tchèque disposera d’une nouvelle Chambre des députés. Selon l’ambassadeur tchèque en Israël, Tomáš Pojar, il en va de l’intérêt du monde entier à ce que la paix soit maintenue sur le plateau du Golan, tout en ajoutant que les soldats tchèques y seront très probablement sollicités. Toutefois, le Chef d’état-major des armées tchèques, Jiří Šedivý, se montre plus sceptique :« Je suis assez réticent face au fait, que nos soldats soient utilisés en tant qu’observateurs au sein des missions de l’ONU. Et cela pour deux raisons. D’un côté, une telle mission d’observation n’est en général pas très sophistiquée, et les soldats doivent utiliser au maximum leur potentiel, grâce à leur formation et leur préparation. Et d’un autre côté, en règle générale, les missions des Nations Unies, possèdent un mandat très faible et les observateurs ne sont pas en mesure de faire autre chose que d’observer. »Jiří Šedivý précise également que jusqu’à présent jamais une mission d’observation de l’ONU n’a encore accentué le prestige d’un pays ou d’une armée. C’est pourtant ce qu’espère le chef de l’Etat, Miloš Zeman, comme il l’a déclaré dans son discours devant les ambassadeurs tchèques ce mardi. Si la participation de la République tchèque à la mission d’observation sur le plateau du Golan est plus qu’incertaine, plusieurs mois de violence en Syrie pourraient avoir pour conséquence l’intervention armée des pays occidentaux dans les jours à venir. Les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne condamnent l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, ayant provoqué la mort de centaines de personnes, bien que l’on ignore encore dans quelles circonstances elles ont été utilisées.