Les querelles pour la variante courte du nom de la République tchèque sont terminées
La décision gouvernementale de faire valoir pour la République tchèque également une variante courte de son intitulé a eu un grand retentissement au sein de l’opinion publique et, aussi, dans la presse. Nous vous en présenterons quelques exemples avant de vous proposer un extrait d’une interview du président Miloš Zeman pour un quotidien local, dans laquelle il se réfère à la politique tous azimuts du général de Gaulle. Les comportements sexuels des Tchèques en tant qu’objet de recherches, la hausse sans précédent de nouveaux cas de séropositivité, la Tchéquie en quête d’affaires commerciales en Syrie… Tels sont les trois autres sujets qui seront traités dans cette revue de presse.
Les dirigeants tchèques ont décidé de mettre en valeur une variante courte du nom de la République tchèque : Czechia en anglais, équivalent de la Tchéquie en français et de Česko en tchèque. Cette nouvelle forme sera désormais inscrite dans la base de données de l’ONU. Dans une des nombreuses notes s’y rapportant qui a été rédigée pour le site ihned.cz, Teodor Marjanovič a, par exemple, écrit:
« Il n’y a pas beaucoup d’occasions qui nous permettent d’applaudir la représentation politique sans avoir besoin d’y ajouter un mais. Le mot Czechia que celle-ci a imposé en offre une. Depuis la partition de la Tchécoslovaquie, le pays s’appelait République tchèque, donnant lieu à des discussions à n’en plus finir en vue de trouver à ce nom officiel également une alternative en un seul mot. Même Václav Havel, homme de théâtre doué d’une grande sensibilité linguistique, s’y est engagé en proposant pour le pays le nom de Czechlands. Mais aussi joli fût-il, ce nom n’offrait pas une solution très élégante ».
Martin Zvěřina du quotidien Lidové noviny a tenu à souligner que la variante courte du nom de la République tchèque a été adoptée de façon non oficielle il y a déjà longtemps, tant par la population que par les linguistes reconnus. Le journal a donné la parole à l’un d’entre eux, Rudolf Šrámek, qui a déclaré :
« Chaque Etat a deux variantes officielles de son nom. D’abord il y a celle qui est complète et qui, généralement, fait partie des constitutions et des législations des Etats concernés. Mais pour une communication courante qui facilite les contacts, il existe une variante officielle courte, ne comportant le plus souvent qu’un seul nom. Voilà pourquoi nous avons la Suède, la Finlande, la Norvège, l’Angleterre... Pour cette raison, je soutiens le nom de Czechia, Tchéquie, qui répond au modèle culturel européen ».
Dans un des blogs qui ont été consacrés à ce sujet et qui ont été publiés sur le site aktualne.cz, l’anthropologue social, Václav Hubinger, a noté :
« Depuis toujours, il existait des regards différents sur le nom à donner à la République tchèque. Mais je pense que cette question n’a pas une grande importance. Ce qui compte le plus, c’est ce que nous arrivons à transmettre au monde. Peu importe alors si le nom de notre Etat comporte deux ou plusieurs mots et de quels mots il s’agit. »
Selon Petr Honzejk du quotidien Hospodářské noviny, le débat autour du nom de la République tchèque trahit une certaine incertitude existentielle du pays qui l’empêche de se présenter comme un Etat sain et souverrain. Ceci permet en même temps, selon ses propres paroles, de nous « suivre de l’extérieur avec amusement ou avec étonnement ou encore comme une proie potentielle facile ».
Miloš Zeman en faveur d’une politique « tous azimuts »
Dans un entretien accordé à l’édition de ce jeudi du quotidien Mladá fronta dnes, le président Miloš Zeman s’est entre autres exprimé sur la question du prochain référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, dit aussi Brexit. Une occasion pour lui d’affirmer qu’en cas d’un référendum analogue en Tchéquie, il soutiendrait l’idée du maintien du pays dans l’Union. A la question de savoir quelle orientation future de la République tchèque il favorisait finalement, vues ses récentes déclarations dénonçant la prétendue « trop grande soumission du pays à la pression de l’Union européenne et des Etats-Unis », Miloš Zeman a répondu :« Il y a lieu de rappeler la politique tous azimuts de de Gaulle. Charles de Gaulle qui était sans aucun doute partisan de la coopération européenne, ainsi que de la coopération avec les Etats-Unis, imposait la politique tous azimuts. Cela voulait dire ni plus ni moins que dans le respect de tous les engagements d’alliés, il fallait maintenir des contacts amicaux et notamment économiques avec pratiquement l’ensemble des pays ou, pour le moins, avec tous les grands pays ».
La sexualité des Tchèque, point de mire des chercheurs
Les résultats issus d’une étude réalisée par le scientifique tchèque, Jaroslav Flegr, professeur de biologie, déjouent certains des mythes liés au domaine sexuel. Ils révèlent, par exemple, que le nombre d’homosexuels au sein de la population est nettement supérieur à 4%, le chiffre que l’on a habitude dans ce contexte d’afficher. C’est ce que constate dans un article mis en ligne sur le site echo24.cz Vladimír Ševela, qui a aussi écrit :« Par son étendue, l’étude de l’équipe de Flegr concernant les comportements sexuels des Tchèques dépasse, par exemple, celle des recherches du légendaire sexuologue américain Alfred Kinsey, dans les années 1940, qui allaient contribuer à l’épanouissement de la révolution sexuelle. Certaines des données réunies par le scientifique local sont très étonnantes. Elles révèlent que la vie sexuelle des Tchèques est beaucoup plus variée que l’on ne le croyait. »
C’est vrai tant pour le nombre plus élevé que prévu des personnes à orientation homosexuelle que pour la popularité des pratiques sado-masochistes utilisées dans les alcôves tchèques. Les chiffres réunis ont à tel point surpris les chercheurs qu’ils ont élargi leurs sondages sur d’autres groupes qui n’ont pu finalement que confirmer leur véracité.
Le virus VIH en hausse en Tchéquie
Le dernier numéro de l’hebdomadaire Respekt a pour sa part publié un texte dans lequel son auteur, Petr Třešňák, se penche sur l’augmentation du nombre de personnes séropositives à VIH. Il a à ce sujet précisé :« En ce mois de mars, la Tchéquie a enregistré la plus importante hausse du nombre de personnes séropositives depuis l’an 1985 où la maladie a été chez nous pour la première fois détectée. Pendant les années 1990, la hausse annuelle se situait autour d’une cinquantaine de cas, tandis que cette année, l’apparition de près de 300 nouveaux malades infectés est prévue. Or, la totalité de 3000 personnes séropositives à la VIH auront été d’ici la fin de l’année dans le pays identifiées. Selon certaines évaluations, il y en aurait cependant deux fois plus, compte tenu de celles qui ignorent encore leur diagnostic. »
Comparé à la situation dans certains pays de l’Europe occidentale et, notamment, en Russie, il ne s’agit pas pour l’instant d’un constat dramatique. L’auteur de l’article remarque que cette tendance est tout de même alarmante, car on ne sait pas comment l’arrêter et, aussi, parce qu’elle touche toute une partie de la société. Et d’indiquer que la Tchéquie est l’un des pays européens dans lesquels la part des hommes homosexuels dans la totalité des personnes séropositives est particulièrement élevée; 80% comparé à la moyenne européenne qui se situe autour de 40%. Dans la vie pratique, cela signfie que le virus représente le risque numéro un pour la vie des gays tchèques.
La Tchéquie en quête d’un nouveau business en Syrie
Le quotidien Lidové noviny a cette semaine signalé que Prague envisageait d’impliquer dans ses efforts déployées en Syrie également des entreprises locales. Dans un texte publié dans son édition de ce mercredi, on a pu lire :« La Tchéquie est l’un des rares pays européens qui n’ont jamais cessé de s’engager en Syrie. Il ne s’agissait pas d’un engagement politique, mais d’engagements diplomatiques et humanitaires. La République tchèque est d’ailleurs le seul pays de l’Union européenne à avoir à Damas une ambassade qui fonctionne comme il faut. A noter aussi que la Tchéquie a décidé de débloquer cinq millions d’euros pour le fonds d’affectation spécial pour la Syrie (MADAD) ce qui est, après le Danemark et l’Autriche, la troisième contribution réalisée dans le cadre de l’Union européenne ».
Les représentants politiques tchèques espèrent que cet engagement et la bonne renommée de la Tchéquie se traduiront par des soumissions d’offres à la partie tchèque, le conflit en Syrie une fois terminée. Une grande importance est alors attribuée à l’actuelle visite à Prague de deux émissaires syriens. Le journal remarque enfin que malgré tout, les firmes tchèques ne représenteront en Syrie que des acteurs modestes, ne pouvant pas faire concurrence aux pays comme la Russie, l’Iran ou la Chine.