Quatrième jour des inondations : l’eau continue de déferler vers le nord du pays
Après quatre jours d’importantes inondations sur de nombreux territoires en République tchèque, la situation s’est stabilisée à Prague. Mercredi matin, le débit de la Vltava, la rivière qui traverse la capitale, avait un débit de 2 500 m3/seconde, soit une baisse d’un cinquième depuis sa culmination mardi. En revanche, les villes situées dans le nord de la Bohême s’attendent, elles, encore au pire.
L’inondation partielle de l’usine chimique de Spolana, dans la ville de Neratovice, en Bohême centrale, et l’inondation encore attendue de l’usine chimique de Lovosice Lovochemie dans la région de Litoměřice font partie des cas pouvant avoir des conséquences néfastes sur l’environnement. Deux réservoirs de gaz vides, qui pèsent douze tonnes chacun et qui ont été arrachés par le courant dans la ville de Děčín, ont été interceptés par la police allemande. Si la plupart des niveaux d’eau sont en relative baisse, l’Elbe devrait néanmoins culminer à Ústí nad Labem dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon les prévisions disponibles, son niveau devrait atteindre pratiquement celui des inondations de 2002. Petr Nečas s’est également prononcé sur la question financière relative aux inondations :
« Les inondations ne sont pas finies, donc l’évaluation des dégâts comme celle des besoins qu’auront les régions ou même l’Etat ne sont pas encore à l’ordre du jour. Cela concerne également les demandes d’aides en provenance du fonds de solidarité. A l’heure actuelle, nous sommes dans l’impossibilité de dire quels seront le coût définitif de ces inondations et l’étendue des dégâts, car malheureusement ces inondations continuent. »La Vltava ayant culminé dans la soirée de mardi, la situation dans la capitale semble stabilisée. Si cinq stations de métro ont été rouvertes, la circulation reste toutefois très difficile. Ce mercredi, le zoo de Prague, où ont commencé les travaux de nettoyage, ouvre au public la zone supérieure seulement ; un geste de résistance vis-à-vis des inondations. Les dégâts s’élèveraient à 160 millions de couronnes selon le directeur du zoo. Miroslav Bobek s’exprime sur la situation actuelle :
« Le niveau d’eau décroît considérablement et cela révèle également l’ampleur des dégâts, qui sont vraiment incommensurables dans la partie basse du zoo. Hier soir déjà, lorsque je parcourais le zoo et que j’observais d’en haut l’état de la zone inférieure, j’ai vécu les pires moments de ma vie. Les dégâts sont vraiment colossaux. »Si pour Miroslav Bobek, les dégâts seront non seulement matériels mais aussi moraux, il explique pourquoi des dispositifs anti-inondations n’ont pas été déployés près du zoo :
« Après les inondations de 2002, les dirigeants de la ville ont décidé que le zoo, ou du moins ses jardins inférieurs côtoyant la Vltava, deviendrait une sorte de zone d’écoulement des eaux, permettant la diminution du niveau dans le centre-ville de 10 centimètres. Avec cette décision, nous avons été sacrifiés et détachés de la ville de Prague, bien que tout le monde affirme que le zoo est le bijou de la capitale. Nous pouvons voir par nous mêmes à quoi cela a mené. Je suis persuadé qu’il est indispensable d’inclure le zoo de Prague dans le système de protection contre les inondations ».La municipalité a également subi des critiques en privilégiant la protection du nouveau tunnel Blanka en construction, plutôt que celle de la station de traitement des eaux usées située en face du zoo ; des eaux usées qui se déversent désormais dans la Vltava. Si les prévisions météorologiques continuent d’annoncer des averses pour la semaine à venir, les travaux de liquidation seront vastes dans les mois à venir.