Football : le Baník Ostrava sauvé de la faillite
Le Baník Ostrava, l’un des plus anciens clubs tchèques de football est passé à deux doigts de disparaître lundi, avant que le conseil municipal de la ville décide finalement de le sauver. Du fait de ses dettes astronomiques à l’échelle locale, la Fédération tchèque de football (FAČR) n’a récemment pas attribué sa licence au club de Moravie du Nord pour la saison prochaine, une décision synonyme de relégation au niveau amateur. En rachetant le stade, la ville d’Ostrava permettra néanmoins au club de renflouer ses caisses et de faire appel de la décision de la FAČR. Celle-ci devrait faire marche arrière et il ne restera alors plus aux joueurs qu’à décrocher leur maintien sportif sur le terrain lors des trois derniers matchs de la Gambrinus Liga, le championnat de première division.
« Je peux dire que je suis content que cela soit passé. Le football n’est pas quelque chose que j’aime particulièrement, mais je le considère comme une partie intégrante de la vie de la ville. »
Grâce aux 115 millions de couronnes que la vente du stade lui permettra d’engranger, le Baník devrait pouvoir rembourser ses créanciers. Les dettes du club se chiffrent en effet à 150 millions de couronnes et c’est principalement pour cette raison que la fédération de football avait décidé de ne pas renouveler sa licence. Le club devait de l’argent non seulement à la banque et aux actionnaires, mais aussi aux joueurs de l’effectif actuel, à d’ anciens joueurs et employés, et même à d’autres équipes. Le propriétaire du club, Petr Šafarčík, se montre optimiste quant à un arrangement avec les créditeurs et un renouvellement de la licence :« Quand les créditeurs verront qu’il y a un véritable contrat sur la table et la vente d’une propriété qui pourra rembourser leurs créances, alors je suppose qu’ils signeront des calendriers de paiement de dettes et des accords afin que la fédération de football nous accorde la licence. »
Le club avait jusqu’à mardi dernier pour faire appel de la révocation de sa licence et la fédération rendra une nouvelle décision le 31 mai.Si les propriétaires, les joueurs et les supporters peuvent respirer, le vote du conseil municipal d’Ostrava n’a pas fait que des heureux. Plusieurs députés de l’opposition ont en effet sourcillé devant le prix du stade, qui était estimé à 42 millions de couronnes en 2008, presque le tiers de la valeur pour laquelle la ville s’est décidée à l’acquérir. Même le ministre des Finances Miroslav Kalousek s’est insurgé contre la décision de la ville, estimant que l’argent des contribuables devrait servir à réparer les trottoirs et non pas à aider des entreprises privées en difficulté. Le maire d’Ostrava s’est défendu :
« Nous avons donné ces 115 millions pour un bien immobilier qui a certainement cette valeur aujourd’hui. La ville d’Ostrava a un plan d’aménagement du territoire et il est possible que ces biens aient ou auront une valeur supérieure à 115 millions de couronnes. C’est un terrain qui est près du centre, qui est lucratif et ce serait une erreur qu’il n’appartienne pas à la ville. Nous avons presque terminé la construction du stade de Vítkovice qui appartient à la ville et qui va servir à l’athlétisme, et il peut aussi servir au football. Le Banik peut y jouer. Donc l’utilisation du terrain va dépendre du futur, mais il est certain qu’il a de la valeur. »Au-delà de la controverse entourant l’achat du stade par la ville, l’avenir du football professionnel à Ostrava semble assuré pour les années à venir et la balle est maintenant dans le camp des joueurs. Ceux-ci sont en effet à quatre points de l’avant-dernière place synonyme de relégation et il leur reste trois rencontres à disputer. Le club fondé en 1922 n’a pas connu la relégation depuis 1966, saison où il évoluait en seconde division. La décision de la ville va certainement leur insuffler une dose de motivation supplémentaire pour défendre leur place en Gambrinus Liga.