Festival Tina B. : l’art, comme vecteur de bonheur
Jusqu’au 31 octobre, Prague accueille le festival d’art contemporain Tina B. qui propose de découvrir les œuvres de nombreux artistes internationaux dans des espaces d’exposition hors les murs. Monika Burian est la directrice du festival, elle nous parle du thème de cette 7e édition :
L’an dernier, un bunker était un de vos espaces d’exposition. Cette année aussi vous exposez les artistes invités dans des endroits insolites…
« Absolument. Par exemple, il y a l’église Saint-Salvator où le réfectoire des frères dominicains. Il y a trois ans de cela nous avions des installations dans une synagogue. Donc cette année, nous sommes très heureux d’avoir des installations site-specific dans des églises catholiques. »
En quoi est-ce important pour une œuvre d’art d’être placée dans un endroit particulier et non pas dans un lieu d’exposition traditionnel comme une galerie ?« C’était l’idée de base du festival : importer les œuvres d’arts dans des endroits où on peut les voir sans aller dans une galerie. Tout le monde ne fréquente pas les galeries. Donc en entrant dans un hôtel, dans une synagogue et une église, on ne s’attend pas à trouver de l’art contemporain. Cela permet d’approcher un autre monde. »
Vous êtes commissaire d’une exposition intitulée Golem dans le cadre du festival…
« Le Golem est une figure de force, un symbole de Prague, connu dans le monde entier. Il était très surprenant que des artistes d’autres nationalités, pas seulement d’Israël, se soient ainsi emparés de ce personnage. De sa force incontrôlée, de cette force créée par les hommes à partir du désir de quelque chose de surnaturel. »Il y a beaucoup d’artistes coréens cette année. Est-ce un focus particulier de cette édition ?
« Depuis la première édition de Tina B., nous invitons un pays en particulier. Cette année, c’est la Corée. On travaille avec une formidable commissaire, JW Stella, qui a invité des artistes coréens de première qualité qui ont été présentés notamment à la Biennale de Venise. Je trouve que l’art contemporain coréen est très progressiste et très clean. Le résultat, ce sont des installations formidables comme un lotus à Břevnov, ou 5 000 ballons gonflés exposés à l’église Saint-Salvator. »
Tina B. s’adresse aussi aux enfants. Pourriez-vous nous en dire plus ?
« On collabore avec la galerie GUD, une galerie destinée aux enfants. On a invité la commissaire Tina De Falco qui a amené d’un côté une sélection de dessins d’enfants, de l’autre côté, une installation 3D pour les enfants qui font l’expérience de l’herbe, de l’eau. C’est très animé et ça devrait plaire aux enfants. »