Karel Schwarzenberg à Paris: premiers échanges franco-tchèques depuis l'élection de François Hollande
Le ministre des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, était en visite dans la capitale française ce jeudi. Récit d’une journée bien remplie avec notre envoyé spécial, Guillaume Narguet.
Depuis l’entrée en fonction de François Hollande à l’Elysée et l’installation du nouveau gouvernement Ayrault, la visite de Karel Schwarzenberg constitue la première visite en France d’un haut responsable tchèque, la première également depuis celle du chef du gouvernement Petr Nečas en janvier dernier. Dans un contexte de crise économique en Europe qui n’a guère évolué depuis le début de l’année, le chef de la diplomatie tchèque rend d’abord une visite de « courtoisie » à son homologue Laurent Fabius, qui l’aura reçu en fin de journée au Quai d’Orsay. Nous reviendrons plus en détails sur cette rencontre dans notre émission de vendredi. Avant cela, le programme officiel de la journée parisienne de Karel Schwarzenberg a commencé par un passage au cimetière du Père-Lachaise. C’est là, en effet, que se trouve l’urne funéraire de František Kupka, un des pionniers de l’art abstrait et peintre tchèque probablement le plus célèbre du XXe siècle, comme l’a qualifié lui-même Karel Schwarzenberg. Peintre tchèque, certes, de nationalité, mais bien français de cœur, lui qui a passé sa carrière artistique en France et qui a combattu dans ce même pays lors de la Première Guerre mondiale. Ce passage dans le célèbre cimetière parisien a été l’occasion pour Karel Schwarzenberg de préciser que cette urne funéraire de František Kupka resterait bien en France et que la République tchèque n’entendait plus la faire revenir dans son pays d’origine. Après également le dépôt d’une gerbe au pied du monument édifié à la mémoire des légionnaires tchécoslovaques morts pendant la Première Guerre mondiale, Karel Schwarzenberg s’est rendu au Cercle de l’Union interallié, situé rue du Faubourg Saint-Honoré, pour un déjeuner avec Paul Jean-Ortiz, le conseiller diplomatique du président de la République française. Les questions européennes, la situation au Proche-Orient et notamment en Syrie, et bien entendu l’achèvement de la centrale nucléaire de Temelín, pour lequel le groupe français Areva est candidat, ont constitué les thèmes centraux de cet entretien, tout comme, on peut le supposer de celui qui attend Karel Schwarzenberg en fin de journée avec le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. Une rencontre qui permettra aussi de rappeler que depuis la fin de la présidence tchèque de l’Union européenne en juin 2009, les relations franco-tchèques se sont nettement améliorées et réchauffées.