Pour son Association franco-tchèque : « Lyon est la cousine de Prague »
Présente à Lyon la semaine dernière à l’occasion du match du Sparta Prague en coupe d’Europe de football, Radio Prague a profité de ce déplacement dans la capitale des Gaules pour aller à la rencontre et faire la découverte de l’Association franco-tchèque de Lyon (AFTL). Alors que les Tchèques célèbrent ce vendredi ce qui est appelé le Jour de l’Etat tchèque et avec lui leur saint patron Venceslas, l’occasion nous était offerte de présenter une de ces quelques associations qui, en France, concourent à la pérennité des relations franco-tchèques. Rendez-vous avait donc été fixé avec Fabrice Gautier, président de l’AFTL, et Adéla Dez, une Tchèque installée en France depuis une quarantaine d’années qui lance cette année au sein de l’association un nouveau projet pour les petits enfants baptisé « L’école chez les grands-mères ». C’est autour d’un demi, comme cela se fait à Prague, que la rencontre a eu lieu, dans une brasserie de la place Bellecour, entre la Saône et le Rhône, à quelques pas de la statue équestre de Louis XIV et de la cathédrale Saint-Jean, elle-même dominée par la magnifique basilique Notre-Dame de Fourvière. Fabrice Gautier nous a longuement parlé de sa passion pour la République tchèque. Une passion qui l’a conduit à devenir récemment président de cette AFTL :
Qui étaient les membres de l’association lors de sa fondation ?
« A priori, l’antenne lyonnaise a été créée en 1985, mais elle ne s’est installée que quelques années plus tard. Des Tchèques la composaient, comme M. Svoboda, mais en général, avant la révolution, les Tchèques préféraient vivre dans le secret. Ils ne se rencontraient pas trop entre eux. Il y avait donc beaucoup plus de Français que de Tchèques. Et ça a toujours été des gens qui venaient un peu par hasard, qui cherchaient à rencontrer des compatriotes, mais sans savoir exactement ce qu’ils voulaient faire. Il y avait beaucoup moins d’occasions pour eux de se retrouver. Jusqu’à peu encore, il n’y avait que quelques rencontres par an. C’était avant tout simplement le plaisir de parler un peu tchèque. Et le plus souvent, c’étaient des femmes tchèques qui avaient épousé des Français et qui étaient totalement coupées de leur culture d’origine. »
Combien de membres l’association compte-t-elle aujourd’hui et quelle est la part des Tchèques et des Français ?
« Nous en sommes actuellement à trente-cinq membres et je dirais que la part des Tchèques est équivalente à celle des Français. »
Et quelles sont les motivations des Français qui rejoignent l’association ?
« Il y a d’abord des liens familiaux : enfants de couples tchèques ou binationaux. C’est alors une volonté de découvrir une culture qu’ils n’ont pas. Il y a aussi des Tchèques qui veulent vivre leur culture en France et qui ont la volonté de la faire découvrir aux autres. Et puis il y a des gens comme moi, simplement amoureux de la République tchèque et qui ne possèdent que des liens amicaux avec ce pays. Ce sont des personnes qui veulent aller un peu plus loin que ce qu’elles trouvent dans les guides et qui sont prêtes à pousser un peu plus de portes que celles qu’on leur propose généralement. »
Avez-vous une idée de l’importance, de la taille de la communauté tchèque vivant à Lyon et dans ses environs ?
« Selon le consul honoraire, il y aurait dans la région Rhône-Alpes environ un millier de Tchèques inscrits auprès de l’ambassade. Mais ce chiffre ne représente pas la réalité. Beaucoup de Tchèques ont pris la nationalité française ou ne se sont pas manifestés auprès de l’ambassade. Il est donc impossible de cerner le nombre exact de Tchèques vivant à Lyon. Les Tchèques eux-mêmes ne le savent pas. Il y a eu pendant très longtemps cette culture du secret et j’ai le sentiment qu’elle perdure encore. Je pense aussi que les gens ont plus souvent la volonté de s’intégrer et donc de parler français. L’envie de parler tchèque vient dans un second temps. Quand ils sont bien installés, ils veulent renouer avec leurs racines pour ne pas les perdre ou les oublier. »
Avez-vous une idée des échanges qui existent entre la région lyonnaise et la République tchèque. On sait qu’il y a pas mal d’échanges entre les universités et les écoles supérieures, mais qu’en est-il au niveau économique ?
« Sauf erreur, il n’y pas d’entreprises tchèques implantées à Lyon ou dans sa région, même si on y trouve certaines marques, comme Škoda bien évidemment, même si elle appartient au groupe Volkswagen. Tous les Tchèques que je connais à Lyon travaillent dans le privé, dans des entreprises françaises, ou dans l’administration. Mais il n’y a pas de véritables échanges économiques très poussés entre la région Rhône-Alpes, la deuxième région de France, et la République tchèque. Pourtant, le PIB de la région Rhône-Alpes est en gros équivalent à celui de la République tchèque. Nous avons également le même niveau de population, mais, non, il n’y a pas vraiment d’échanges. »
Au-delà des cours de tchèque, quels sont les autres événements et activités organisés par l’association ?
« Depuis le mois de mars, nous avons mis en place des rencontres mensuelles. Elles se passent chaque premier vendredi et prennent différentes formes. Il peut s’agir par exemple de la diffusion d’un film tchèque, souvent suivi d’un apéritif, ou encore d’une soirée jeux de société, qui permet aux francophones qui l’apprennent de se confronter à la langue tchèque... Je pense notamment au scrable, qui est assez ardu. On s’efforce aussi de faire un repas par an, dans un restaurant, qui est conclu par des chansons tchèques. Il y a un pique-nique en été, où on se retrouve dans un cadre champêtre. Et puis il y a les grandes soirées... Cette année, il y a eu celle de Pâques pour peindre les œufs et tresser des « pomlázka » (sorte de fouet tressé avec des branches de saule avec lequel les garçons, selon la coutume, fouettent les filles le lundi de Pâques pour leur porter bonheur, suite à quoi celles-ci leur remettent, en remerciement, des œufs peints). C’était assez drôle pour les Français de les tresser sous la conduite des femmes tchèques qui auraient bien aimé nous fouetter si on le faisait mal la tresse. En décembre, nous fêterons la saint Nicolas et Noël en même temps. En plus de ces rencontres, nous nous efforçons de tenir les adhérents au courant des spectacles qui ont un rapport avec la République tchèque, des films qui sont projetés dans des salles d’art et d’essai, des pièces de théâtre, des expositions... Et puis il y a la « škola u babiček » que l’on va mettre en place à partir du mois d’octobre et qui permettra aux enfants de s’initier à la langue tchèque. Enfin, nous essayons une fois par mois, le troisième lundi, de proposer des séances de conversation en tchèque. Pendant une heure et demie, il est alors interdit de parler français. Cela permet aux étudiants de sa familiariser un peu plus avec la musique de la langue et aux Tchèques de parler véritablement tchèque entre eux de manière tout à fait informelle. »« Škola u babiček » ou « l’école chez les grands-mères » : évoqué par son président, c’est le nouveau projet mis en place pour cette rentrée par l’AFTL. L’objectif de cette initiative est de faire partager la langue et la culture tchèques aux enfants dès leur plus jeune âge. Deux grands-mères, Adéla et Ludmila, deux femmes tchèques vivant en France et à Lyon depuis de nombreuses années, sont à l’origine de la création de cette structure d’accueil. Adéla Dez nous en dit plus :
« Avec mon amie Ludmila, nous sommes deux mamies qui avons élevé nos enfants en leur apprenant le tchèque. Et maintenant, nos enfants souhaitent également que leurs enfants connaissent leur langue d’origine. Nous nous sommes donc dit que nous, les mamies, puisque nous sommes disponibles, nous pouvions faire quelque chose ensemble plutôt que de rester chacune dans notre coin comme nous l’avons fait avec nos enfants, parce que, à l’époque, il n’y avait aucune structure. Nous nous débrouillions toujours en famille ou entre amis pour apprendre notre langue d’origine à nos enfants. C’est ainsi que nous avons eu l’idée de lancer quelque chose puisqu’il y a plusieurs enfants dans cette situation à Lyon. Ces petits sont issus de la troisième génération et nous nous sommes dit ‘pourquoi ne pas les mettre ensemble ?’, ‘pourquoi ne pas les réunir ?’ en essayant, par le jeu, de les initier à la langue tchèque. Ce sera donc un complément de ce qui se fait déjà dans les familles. Bien évidemment, il faut que les parents soient demandeurs. Ce ne sont pas les mamies qui peuvent imposer quelque chose... Nous nous rendons simplement disponibles et allons faire de notre mieux pour initier ces petits enfants à la langue tchèque. »Son inspiration, Adéla Dez l’a puisée dans sa propre histoire familiale, en se remémorant ses premières années de jeune maman quand elle parlait tchèque à ses enfants. Mais pas seulement :
« Quand j’ai vu que l’Ecole sans frontières focntionnait à Paris, je me suis dit que c’était formidable et que c’était quelque chose de très bien, qui m’avait manqué quand j’étais concernée et que mes enfants apprenaient le tchèque. Cela m’aurait intéressée à l’époque. Mais je me suis dit que, puisqu’il y avait des petits enfants aujourd’hui et que nous n’avons pas la chance de vivre à Paris, cela vaudrait peut-être la peine de créer quelque chose de semblable à Lyon. Je me suis donc renseignée auprès de mes amies pour leur demander si certaines, qui ont des enfants ou des petits-enfants, seraient intéressées. J’ai lancé l’idée à l’association et certains membres ont répondu positivement. »
Nous reviendrons plus en détails avec la mamie tchèque Adéla Dez sur cette initiation à la langue tchèque pour les plus petits et sur cette « Škola u babiček » très prochainement dans nos émissions. En attendant, Fabrice Gautier revient sur la vie de l’AFTL. Une association qui n’est pas la seule en France et qui développe certaines relations avec les autres :
« Sur notre site Internet, que nous avons créé à la fin du mois de novembre dernier, nous avons mis en lien un certain nombre d’associations de Tchèques en France. A Lyon même, nous essayons de tisser des liens avec l’association slovaque, puisque, autrefois, l’association s’appelait Association franco-tchèque et slovaque. Ce n’est qu’au mois de mars que nous avons décidé de l’appeler Association franco-tchèque de Lyon. Nous-mêmes avons quand même découvert qu’il y avait une association slovaque qui existait. Et nous envisageons pour l’année prochaine, à l’occasion des fêtes consulaires, qui est une fête des consulats des soixante-dix pays du monde représentés à Lyon, de créer un événement commun avec la venue du groupe folklorique ‘Naděje’ (Espoir) de l’AOTS (Association des Originaires et amis des pays tchèques et slovaque), qui est basée en région parisienne et existe depuis une cinquantaine d’années. Ce groupe est donc d’accord pour venir à Lyon présenter le folklore tchèque, slovaque et morave. »Président de l’AFTL, Fabrice Gautier ne l’est que depuis peu. Et pour ce Français sans aucunes origines tchèques, cet exercice de la présidence s’apparente même à un petit clin d’œil de la vie. Une histoire comme il s’en passe toutefois relativement souvent en République tchèque, surtout lorsque l’on pousse la porte d’une « hospoda » :
« On va dire que c’est un coup de chance, un heureux hasard. Il y a deux ans, en août 2010, j’ai découvert et suis véritablement tombé amoureux de cette ville. J’ai là-bas rencontré des gens qui sont devenus des amis et qui, maintenant, lorsque je vais à Prague, m’hébergent chez eux. Et après avoir rencontré ces gens, je me suis dit qu’il allait falloir retourner en République tchèque régulièrement et que pour cela, puisque je ne parle qu’anglais, il faudrait apprendre le tchèque. J’ai donc cherché une structure, et une amie tchèque, qui est serveuse dans un restaurant, m’a donné les coordonnées de l’association et j’ai commencé mes cours de tchèque en septembre 2011. L’association vivait, puis il s’est avéré que le poste de président se libérer pour différentes raisons. J’ai donc posé ma candidature pour être élu en mars 2012. »
Au-delà de Prague et de sa beauté, qu’est-ce qui vous a plu en République tchèque ? Si vous vous êtes lancé dans l’apprentissage de cette langue, on peut supposer qu’il y a d’autres raisons...
« Je crois que j’ai eu un peu de chance en rencontrant ces Tchèques sur place, à l’auberge « Au boeuf noir » (U černého vola, hosposda pragoise légendaire), dans le quartier du Château. J’entre dans l’auberge, tout était en tchèque... Je demande au tenancier s’il parle anglais, il me répond que non... Il me parle tchèque, me tend un menu en tchèque, je m’asseois à une table et ne comprends absolument rien. Je me penche donc vers mon voisin de table, je lui demande s’il parle anglais et lui me répond que oui.... Pendant une heure, nous avons discuté en anglais et à la fin il m’a donné son numéro de téléphone en me disant que si j’avais un problème, il ne fallait que j’hésite à l’appeler. C’est donc comme ça que les choses ont commencé... J’ai trouvé qu’un pays qui permettait de recontrer des gens qui, spontannément, donner leur numéro de téléphone et proposer leur aide alors que je ne les connaissais pas une heure auparavant, méritait d’être découvert un peu plus en profondeur. Et j’ai bien fait, puisque ces gens sont vraiment devenus des amis. Je me suis dit qu’on ne pouvait pas avoir des amis en se contentant de parler français ou anglais, et qu’il était peut-être mieux pour comprendre un peu plus l’âme d’un pays d’apprendre sa langue. Cela me permet de sortir de Prague, puisque là-bas tout le monde parle anglais, et de visiter le reste de la République tchèque. »Et alors... Comment se passe cet apprentissage du tchèque ?
« Il est très ardu... Pour un francophone, la prononciation est une véritable torture. La grammaire n’est pas facile avec tous les mots qui se déclinent, ce dont on a absolument pas l’habitude. La seule chose réconfortante, c’est qu’il n’y a que trois temps. Ca, c’est très bien. En revanche, les verbes perfectifs et imperfectifs sont une autre torture pour le Français que je suis et qui ne oomprend généralement rien à cette différence. Mais je persévère. Je n’ai pas un niveau très élevé, j’ai des difficultés pour prononcer certains sons, mais c’est un moment sympathique dans une semaine qui, professionnellement, est toujours bien remplie qui permet de s’évader pendant une heure et demie en découvrant une langue complétement différente dans la bonne humeur. »
Selon vous, quelle est l’image de la République tchèque en France ? Est-ce vraiment un pays mal connu ?
« C’est effectivement un pays totalement inconnu. A l’exception de Václav Havel... On a suivi d’assez loin la révolution de velours en novembre 1989, la partition de la Tchécoslovaquie en deux pays en 1993, mais pour le reste, on n’a pas de connaissances particulières de la République tchèque, même si, historiquement, il semble qu’il y ait eu de nombreux liens entre les anciens monarques du royaume de Bohême et la France. A Lyon, il y a aussi un boulevard des Tchécoslovaques, qui nous renvoie à la Première Guerre mondiale. Sinon... On connaît Václav Havel, la bière tchèque, et en dehors de ça... Non, rien. »Le site Internet de l’association fait un parallèle entre Prague et Lyon. Estimez-vous que les deux villes se ressemblent vraiment et possèdent plusieurs points communs ? Vous êtes particulièrmement bien placé pour faire une comparaison...
« Oui, le premier point commun, c’est la présence d’un fleuve et d’une rivière importnate. C’est l’idée d’une ville coupée en deux. Il y une colline à Prague comme à Lyon, même si elle y est de moindre échelle. Il y a l’ancienneté de la ville : Lyon est une ville qui a plus de 2 000 ans. Prague est un peu plus récente, environ moitié moins âgée. Mais nous avons su aussi garder un quartier historique, comme l’a fait Prague. C’est ce qui rapproche les deux villes. Et en poussant encore un peu plus loin la comparaison, ce sont des villes qui ont une réputation de secret. Lyon possède toute une littérature sur un Lyon magique, mystérieux, comme cela existe à Prague. Je crois donc qu’il y a une certaine convergence de l’âme des deux villes, cela dit toujours en respectant une échelle qui n’est absolument pas la même entre les deux cités. Et c’est vrai que quand on regarde les quais des deux villes, on peut imaginer, quand on est à Lyon, que l’on pourrait être à Prague avec une champ de vision à peu près identique, et inversement. »Nous sommes ici installés autour d’une bière dans un café de la place Bellecour. Généralement, les Tchèques ont leur hospoda préférée, pour vous c’est peut-être à ce fameux « U černého vola ». Est-ce pour vous un passage obligatoire lors de vos voyages à Prague ?
« Oui ! Oui, d’abord parce que mes amis tchèques m’entraînent là-bas, et qu’en dehors de la bière, le vin n’est pas très couru. Je bois donc essentiellement de la bière. Pour ce qui est de l’auberge « Au boeuf noir », j’aime y aller parce que j’y suis attaché sentimentalement. C’est là que j’ai eu ce premier véritable contact avec les Tchèques. Ca, c’est vraiment l’intérêt de Prague. En France, il y a aussi bien évidemment de la bière, mais cela n’a rien à voir avec la tchèque. Il y a d’abord le prix qui est beaucoup trop important, et puis le goût n’est pas le même. On ne retrouve pas le même plaisir à boire une bière dans un bistrot que dans une hospoda. »Vous avez évoqué vos voyages en République tchèque. En dehors de Prague, y a-t-il des coins qui vous plaisent plus particulièrement et pour lesquels vous avez eu un coup de coeur ?
« Incomparablement, la première ville en dehors de Prague, c’est Český Krumlov, dans le sud de la Bohême, près de la frontière autrichienne. C’est une pure merveille ! Il faut prendre une chambre dans une de ces pensions qui se trouvent le long de la Vltava pour pouvoir, le matin, prendre le petit-déjeuner au bord de la rivière, au soleil, avec les oiseaux qui chantent... Il n’y a pas une voiture, pas un bruit, et en face on a la silhouette massive du château. C’est absolument extraordinaire, une très, très belle ville. Un peu plus au nord, il y aussi la ville de Telč, en Moravie Olomouc, qui est une ville très agréable. Et puis il y a tous ces petits villages dont j’ai oublié les noms, mais qui donnent à toucher l’art de vivre tchèque. C’est tout à fait sympathique de traverser et de s’arrêter dans une petite hospoda, de pousser une porte, puis de s’asseoir, commander une bière, tendre l’oreille, écouter et regarder les gens. C’est important. Mais, très souvent, les villes tchèques recèlent de nombreux trésors. Et puis, bien sûr, il y a énormément de châteaux. Pas toujours visitables, mais quand on emprunte les petites routes, on voit des châteaux un peu partout. Ca aussi, c’est extraordinaire. »Vous n’êtes peut-êttre pas le mieux placé pour en parler, mais les Tchèques qui vivent ici à Lyon s’y sentent-ils bien ? Y sont-ils heureux ?
Pour l'instant, au sein de l'association, je ne connais personne qui regrette d'être venu en France et souhaite impérativement retrouver son pays. Les Tchèques à Lyon semblent heureux.
« Ceux que je rencontre régulièrement ont toujours le sourire aux lèvres. Alors, soit ils sont heureux de nous revoir ou de se rencontrer entre eux, soit on peut aussi imaginer qu’ils sont heureux d’être en France. Ne serait-ce que pour manger... Non, mais je n’ai pas de retour négatif. Je n’ai pas encore rencontré de Tchèques qui regrettaient à priori d’être arrivés en France. Après, tout dépend évidemment des circonstances de leur arrivée. Je pense que ceux qui sont arrivés avant la révolution n’avaient pas les mêmes conditions de vie ici que celles qu’ils connaissaient en Tchécoslovaquie et n’ont peut-être pas derrière un ressenti identique. Aujourd’hui, les gens sont libres de voyager. S’ils sont là, c’est donc peut-être plus une volonté de suivre un conjoint ou de trouver un emploi. Pour l’instant, au sein de l’association, je ne connais personne qui regrette d’être venu en France et souhaite impérativement retrouver son pays. Les Tchèques à Lyon semblent heureux. »
C’est donc avec ces Tchèques heureux à Lyon et sur cette conclusion du non moins heureux et amoureux de la République tchèque Fabrice Gautier, que s’achève cette émission spéciale consacrée donc à l’AFTL…