L’égalité des chances à l’école : encore du chemin à parcourir pour les enfants roms
La République tchèque est souvent l’objet de critiques, notamment de la part de Bruxelles, quant aux discriminations dont est victime la communauté rom. Un des points les plus sensibles reste le secteur de l’éducation, toujours à la traine en matière d’égalité des chances.
La conférence de jeudi, rassemblant des représentants d’association, d’ONG, d’écoles et du ministère de l’Education fait suite à un rapport paru en juin dernier et issu du bureau du médiateur de la République, qui tirait la sonnette d’alarme sur le problème des enfants roms dans les écoles spéciales. L’ombudsman, Pavel Varvařovský dénonçait alors une sorte d’automatisme dans l’orientation des enfants roms vers ces écoles, sans raison valable, les personnes responsables de la scolarisation de ces enfants confondant le retard mental avec les problèmes réels d’enfants vivant dans des conditions d’exclusion sociale.
A la base des changements nécessaires dans le système d’orientation, il faudra s’appuyer sur une hausse des moyens financiers alloués au secteur. Klára Laurenčíková se félicite pour sa part des promesses faites par le ministère de l’Education :« Nous faisons confiance au ministère pour que ses déclarations n’aient pas seulement été des mots vidés de leur sens. Le ministère a présenté plusieurs mesures allant dans le sens d’une refonte du système. Le vice-ministre nous a signalé qu’il entendait changer le système de financement des écoles au niveau régional, celui des écoles primaires et des écoles maternelles de telle façon à ce qu’à l’avenir, les enfants qui ont besoin de davantage de soutien, puissent bénéficier d’un soutien financier. Il s’agirait de faire en sorte que les écoles aient un soutien concret, que ce soit en matière d’assistants scolaires, de soutien scolaire ou de matériel spécialisé. Et pour cela il y a besoin d’argent. »
Des moyens financiers, mais aussi un changement des mentalités. Car de nombreux pédagogues sont encore persuadés de la nécessité des « écoles spéciales », alors que la Cour européenne des droits de l’homme, basée à Strasbourg, avait déjà condamné la République tchèque pour cette discrimination il y a cinq ans. Enfin, le changement doit aussi venir des parents eux-mêmes, qui souvent approuvent le placement de leurs enfants en école spéciale, souvent par habitude, ou par défaut car ils n’y voient pas d’alternative.