Chronique de l'actualité économique tchèque
Cette semaine dans notre rubrique économie, nous vous proposons un tour d’horizon des principaux titres qui ont fait l’actualité économique tchèque de la semaine écoulée. Au programme : Le PIB par habitant en République tchèque se rapproche de la moyenne communautaire alors que le pays vient d’entrer en récession. Avec la hausse des prix des matières premières, le sous-sol tchèque riche en or, suscite des convoitises fortement critiquées par les associations écologiques. Le marché de l’emploi progresse mais le nombre d’employés craignant de perdre leur emploi augmente. Téléphonie mobile, le gendarme de la télécommunication tchèque n’a pas su imposer l’introduction d’un nouvel opérateur afin de bousculer le statut quo sur les prix mis en place par les trois géants présents sur le marché.
Conjoncture économique :
Le PIB par habitant de la République tchèque progresse. Le pays vient de dépasser le Portugal et se hisse à la dix-huitième position parmi les 27 pays membres de l’Union européenne juste derrière la Grèce selon Eurostat. Le PIB par habitant ne représente toutefois que 80% de la moyenne communautaire. En tête du classement figurent le Luxembourg (274% de la moyenne communautaire), les Pays-Bas (131%) et l’Autriche (129%). Rappelons pour mémoire que la croissance du PIB tchèque est une donnée constante depuis la fin des années 1990. A la suite de la chute du régime socialiste, la transition économique avait démarré avec une chute quasi ininterrompue du PIB jusqu’en 1996 où le taux de croissance du pays est passé au-dessus de la barre des 2%. Durant la décennie 2000, le PIB a progressé de 45%, soit un taux de croissance annuel sur la période de 3,5 %, l’un des plus forts de l’Union européenne. Depuis le début de l’année 2012, le ralentissement de l’économie dans la zone euro notamment en Allemagne, premier débouché de la République tchèque a créé une baisse de l’activité et l’entrée du pays en récession avec un PIB de -0,7%. Le PIB était encore de 3% au début de l’année 2011. Un ralentissement et une entrée en récession provoqués, selon l’analyste Martin Prokop de l’agence Next Finance, par « la baisse de la consommation et l’augmentation de la part de l’épargne chez les ménages ». Cette tendance observable depuis la fin de l’année 2010 est selon Martin Prokop une réponse à« l’augmentation des taxes indirectes et l’importante inflation qui a touché les biens de consommation courante ». Selon les analystes de l’Union européenne, la récession tchèque place le pays à la septième place des pays européens dont la baisse de l’activité est la plus importante.Matières premières :
Les chercheurs d’or pourraient refaire leur apparition en République tchèque. Le sous-sol du pays est riche en uranium, en charbon, mais également en or et en tungstène, un métal réputé pour sa dureté et utilisé comme électrode ou filament des lampes. L’extraction de l’or est interdite depuis 1994 en République tchèque, mais la hausse du prix des matières premières consécutive à la demande exponentielle des pays émergeants et à la crise économique ont contribué à relancer le débat sur la possibilité de rouvrir les mines d’or et de poursuivre leur exploitation. Le prix du cours de l’or est en effet passé de 350 $ en 2002 à plus 1300 $ l’once en 2012. Un débat a été officiellement ouvert dans le quotidien économique Hospodářské noviny par Pavel Kavina du ministère de l’Industrie et du Commerce. Un débat qui place les associations écologiques et l’opinion publique aux prises avec l’appétit du secteur de l’industrie minière. La République tchèque possède quinze gisements d’or dont 100 tonnes dans le Sud du pays dans les monts de la Šumava. Actuellement, seule l’extraction du charbon et de l’uranium est aujourd’hui autorisée.Energie Nucléaire :
L’entreprise française Areva, en lice pour l’obtention de l’appel d’offre lancé par la société tchèque énergétique ČEZ pour la construction des troisième et quatrième blocs de réacteurs de la centrale de Temelín, a annoncé ce vendredi vouloir associer 25 entreprises tchèques à la réalisation des travaux. Un mémorandum devrait être signé ce vendredi entre les différentes entreprises tchèques et le géant français du nucléaire. Aux côtés d’Areva, le consortium tchéco-russe Škoda JS, Gidropress et Atomstroïexport ainsi que l'américain Westinghouse souhaitent obtenir ce marché public estimé à plusieurs milliards de couronnes. Le choix d’associer des partenaires tchèques n’est pas inscrit dans l’appel d’offre. Areva espère toutefois que ce choix tactique jouera en sa faveur. La commission d’appel d’offres devrait rendre sa décision au cours de l’année prochaine. La construction des deux nouveaux blocs de réacteurs devrait être achevée au plus tard en 2025.