Baccalauréat : le ministre de l’Education s’excuse suite à des examens de mathématiques trop difficiles
Décidément le nouveau baccalauréat tchèque, en vigueur depuis un an, n’aura cessé de faire couler de l’encre depuis sa mise en place. Cette année, c’est l’épreuve de mathématiques qui se retrouve sous le feu des critiques. Au point que le nouveau ministre de l’Education a dû s’excuser.
A peine arrivé à son poste, voilà que Petr Fiala, nouveau ministre de l’Education, doit faire face à un problème de taille : lors de l’édition 2012 du nouveau baccalauréat tchèque, une majorité de lycéens qui avaient choisi la version difficile de l’épreuve se sont retrouvés avec un examen de mathématiques bien plus ardu que prévu. Lycéens, professeurs et autres travailleurs pédagogiques ont tôt fait de vertement critiquer l’épreuve. Une épreuve dont Pavel Zelený, chef de l’agence CERMAT qui préparer les examens de la « maturita », estime que c’est surtout la question du temps imparti qui a posé problème.
« Le test de mathématiques en tant que tel est pratiquement un test-type, comme ceux qu’on peut trouver dans les manuels. Le vrai problème, c’est le temps pour résoudre tout les problèmes qui était insuffisant. »Si d’après les premières vérifications de l’agence, 40% des bacheliers auraient réussi à gérer le temps imparti pour l’épreuve, c’est-à-dire à finir tous les exercices, les autres étudiants n’ont pu résoudre qu’une partie des problèmes de l’examen ou ont choisi de répondre à certaines questions au hasard. Face au mécontentement du monde enseignant et des élèves, Pavel Zelený a tôt fait de vouloir éteindre la polémique :
« Un élève ne peut être défavorisé en raison d’une erreur au niveau de l’Etat. C’est pourquoi il existe toujours des mécanismes de réajustement. »
Petr Fiala, le nouveau ministre de l’Education, s’est excusé ce week-end pour ce qu’il estime être une faute, soulignant qu’il était inacceptable que les étudiants aient été soumis à une telle situation de stress pour un examen aussi important. D’après Petr Fiala, il va désormais falloir faire le bilan de cette édition du baccalauréat et en tirer les conséquences :
« Après la fin de cette édition du baccalauréat, nous allons devoir, à tête reposée, analyser tous les manquements et décider de la suite des événements. Le baccalauréat national a trois raisons d’être : déterminer la limite sous laquelle on ne réussit pas l’épreuve, permettre de comparer les étudiants et les écoles à travers le pays. Enfin, j’aimerais que le baccalauréat compte dans le processus d’admission à l’université. »En attendant, ce lundi, le ministère de l’Education a décidé de réévaluer les copies de mathématiques incriminées selon un barème moins sévère, afin que les bacheliers concernés ne soient pas pénalisés. Selon ce nouveau système, seuls 2,8% des bacheliers ne passeraient pas l’épreuve, contre 16,8% auparavant. Et le nombre de bonnes notes augmenteraient radicalement.
Cet incident autour des épreuves de mathématiques ne fait que raviver la polémique autour de la récente réforme du baccalauréat. Préparée pendant plusieurs années, sa première édition au niveau national, s’était déroulée l’an dernier sur fond de mécontentement du monde enseignant, mais aussi du côté des élèves. Preuve qu’il faudra sans doute encore quelques années avant que la machine soit bien rodée.