La pression des pays d’Europe occidentale se renforce sur les dirigeants ukrainiens au sujet de Timochenko
Les responsables politiques d’Europe occidentale, dont le président tchèque Václav Klaus, boycotteront le sommet des pays d’Europe centrale prévu à la mi-mai à Yalta en Crimée. Les chefs d’Etats et de gouvernement ont souhaité manifester leur soutien à l’ancienne Premier ministre Ioulia Timochenko emprisonnée à la suite d’un procès considéré comme politique par les opposants au régime du président Ianoukovitch et de nombreux observateurs. Les chefs d’Etats européens menacent en outre de boycotter le championnat d’Europe de football organisé en Pologne et en Ukraine et qui débute dans dix semaines.
Petr Drulák, directeur de l’Institut des relations internationales (IIR) à Prague, estime que malgré le désir de rapprochement de l’Europe, le changement des conditions d’emprisonnement de Ioulia Timochenko n’est pas négociable pour les responsables ukrainiens au pouvoir :
« L’Ukraine est incontestablement intéressée par un rapprochement avec l’Union européenne, un accès plus libre au marché européen, une liberté accrue du déplacement des citoyens vers les pays de l’UE et surtout de disposer d’une bonne réputation. Toutes ces choses sont actuellement en jeu mais je ne suis pas certain que le changement des conditions de détention de Ioulia Timochenko pour un traitement plus humain en fasse partie. Ce peut provoquer l’isolement de l’Ukraine. »
Alors que le président Ianoukovitch ne semble pas vouloir répondre aux injonctions des dirigeants européens sur le dossier Timochenko, les responsables des pays ouest-européens ont menacé de boycotter la coupe d’Europe de football co-organisée par la Pologne et l’Ukraine et qui doit débuter au mois de juin prochain. La chancelière allemande, Angela Merkel, dont on connaît la passion pour le football a fait savoir qu’elle ne se rendrait pas au premier match de l’Allemagne tant que l’ancienne femme forte du pays sera emprisonnée. La République tchèque est l’un des pays qui a apporté le plus de soutien aux opposants politiques du gouvernement Ianoukovitch. Prague considère que la libération de Ioulia Timochenko est une condition de la poursuite du rapprochement entre l’Ukraine et l’Union européenne. Rappelons en outre, que le mari de Ioulia Timochenko a obtenu de Prague le droit d’asile en début d’année.