A Rouen, le festival « A l’Est, du Nouveau » consacre une section à Václav Havel

Jeudi 12 avril s’ouvre à Rouen et à Mont-Saint-Aignan, en Normandie, la VIIe édition du festival « A l’Est, du Nouveau », consacré au cinéma d’Europe centrale et orientale. Ce festival, créé en France et au Pérou, où la même programmation est présentée en été, se veut une vitrine de la production récente et souvent inédite en France. A l’affiche du festival figurent des films d’animation tchèques « Le jardinier qui voulait être roi » et « L’atelier enchanté », ainsi qu’une section spéciale dédiée à Václav Havel. A Rouen, nous avons joint le fondateur et directeur du festival, David Duponchel.

David Duponchel
« Sur les neuf films que l’on présente, il y en a sept qui sont soit des avant-premières soit des films inédits en France. Nous sommes une 'tête de pont' pour diffuser ces œuvres. Ensuite, elles seront distribuées sur la France entière. Je pense par exemple au film de Kamen Kalev 'The Island', au dernier film d’Aleksandr Sokurov qui s’appelle 'Faust' ou par exemple au documentaire animé roumain ‘Crulic’ qui sortira en France à l’automne. Nous allons également présenter deux films inédits qui n’ont pas encore trouvé de distributeur en France : il s’agit d’une coproduction slovaque et tchèque intitulée 'Dom' (La Maison) et d’un autre film slovaque 'Marhuľový ostrov' (L’Ile d’abricot). »

Mis à part le long-métrage 'La Maison', aucun film tchèque ne figure cette année dans la section compétitive. Est-ce parce que vous n’avez rien trouvé d’intéressant dans la production tchèque actuelle ?

'Four Suns'
« Le film d'animation 'Alois Nebel' que j’avais l’intention de mettre dans la sélection est déjà sorti en France. Nous avons également très peu de films hongrois. Par contre la production polonaise est assez florissante cette année, ce qui est peut-être aussi dû à l’économie du pays. J’avais pensé aussi au dernier film de Bohdan Sláma 'Four Suns'. Peut-être que l’année prochaine, il fera partie de la sélection. »

Vous présentez, hors compétition, une section qui met à l’honneur l’ancien président tchèque, écrivain, dramaturge et cinéaste Václav Havel. Quels sont les événements que vous proposez au public dans le cadre de cette section ?

« Nous allons présenter le documentaire 'Citoyen Havel' et le film de Václav Havel 'Sur le départ'. Personnellement, j’ai trouvé important de présenter, juste avant les élections présidentielles françaises, l’œuvre d’un politique qui était à la fois artiste et de nous interroger ce que c’est qu’être engagé et ce que la dissidence signifie à notre époque. Nous organisons une table ronde qui aura lieu le vendredi 20 avril dans une grande librairie de Rouen, à la librairie de l’Armitière, en présence de deux spécialistes, Alexandra Vailes et Katia Hala qui a traduit une partie de l’œuvre de Havel en français. Elles vont nous emmener dans ce jeu politique de Havel et aussi dans son jeu théâtral. J’ai l’impression qu’en France, la politique perd un peu de son sens. Alors que Monsieur Havel était un homme d’idées, de critique, bref, un de ces hommes politiques que nous n’avons plus, malheureusement. »

Le festival « A l’Est, du Nouveau », dont les principaux invités seront, cette année, le cinéaste polonais Leszek Dawid et le réalisateur islandais Fridrik Thor Fridriksson, se déroule jusqu’au 21 avril prochain. Plus de détails sur son site www.alest.org.