La saison touristique 2012 sous le signe du 20e anniversaire de l’inscription du premier site tchèque au patrimoine de l’UNESCO
Le 31 mars est la date officielle du début de la saison touristique estivale en République tchèque. L’occasion de consacrer ce magazine à l’offre de l’Institut national de protection des monuments historiques pour la saison 2012.
« Les châteaux représentent le patrimoine matériel le plus précieux de ce pays. Par la qualité architecturale, la qualité des décorations et des aménagements intérieurs, ce patrimoine est à un niveau comparable à celui de la France ou de la Grande-Bretagne. »
La saison 2012 est placée sous le signe d’anniversaires et de projets qu’on espère attrayants pour les touristes :
« D’abord, 40 ans se seront écoulés cette année depuis la signature de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel. La République tchèque qui compte parmi les Etats membres a accédé à cette convention en 1990. Depuis, douze sites tchèques sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour la nouvelle saison touristique qui s’ouvre le 31 mars, un thème spécial est prévu pour chaque mois : ainsi, au mois d’avril, on mettra à l’honneur les chapelles castrales, et cet événement culminera par la Nuit blanche des églises qui en sera cette année à sa quatrième édition. Au mois de juin ce sera au tour des jardins de châteaux, dont les plus beaux sont ceux de Český Krumlov, Kroměříž, Lednice-Valtice et les jardins baroques du versant sud du château de Prague. Un thème romantique a été choisi pour les mois de juillet et d’août : on évoquera quelques histoires de la vie sentimentale de la noblesse. Les inspirations antiques seront à découvrir dans les châteaux pendant le mois de septembre, tandis que le mois d’octobre aura pour thème la chasse. » Le projet clé de la saison touristique 2012 est dédié à une puissante famille de l’histoire tchèque - les Pernštejn. Le directeur-adjoint de l’Institut de protection des monuments historiques, Petr Svoboda, est le garant du projet :« L’année de la famille Pernštejn a démarré au mois de janvier où 425 ans se sont écoulés depuis le mariage de Polyxène de Pernštejn avec Vilém de Rožmberk… C’est elle, la princesse Polyxène qui a fait, en 1628, don de la miraculeuse statuette de l’Enfant Jésus en provenance d’Espagne aux Pères Carmes de Prague. Le projet intitulé L’Année de la famille Pernštejn se déroulera dans cinq régions de Bohême et de Moravie, preuve de la puissance de cette famille jadis, une famille dont l’empire couvrait pratiquement l’ensemble du territoire de l’actuelle République tchèque. Le nombre de manifestations programmées dépassera le chiffre de 80. »
Europa Jagellonica est le titre d’un autre projet qui débutera au mois de mai dans la ville de Kutná Hora, avant de se déplacer à Varsovie et à Potsdam : trois villes d’Europe centrale liées au XVe siècle par le règne commun de la dynastie des Jagellons qui a exercé son pouvoir dans l’espace centre-européen borné par trois mers : la Baltique, l’Adriatique et la Mer Noire. Petr Svoboda explique le lien existant entre la famille des Pernštejn et la dynastie des Jagellons:« Vilém de Pernštejn, créateur d’un puissant empire Renaissance en Bohême, en Moravie et en Silésie, et héritier de grandes richesses familiales, prêtait d’importantes sommes d’argent au roi Vladislav de Jagellon, ce qui lui permettait de créer des conditions favorables pour ses activités économiques. Or, le privilège de pouvoir prêter de l’argent au roi s’est transformé, au fil du temps, en une obligation, et la famille Pernštejn s’est beaucoup endettée. Les Pernštejn étaient des économes habiles, des diplomates brillants, mais aussi les inventeurs de l’une des premières crises financières globales… Contraint de fuir ses créanciers, Jaroslav Pernštejn a trouvé refuge dans un paradis fiscal. Si les Bahamas sont considérés aujourd’hui comme un paradis fiscal, Jaroslav s’est contenté de fuir alors en Italie. » L’année de la famille des Pernštejn fait partie d’un projet plus vaste que le ministère de la Culture a appelé « Sur les traces des familles aristocratiques ». L’idée est de présenter la noblesse comme une couche sociale cultivant les arts, exerçant des fonctions diplomatiques et politiques, encourageant les manufactures et le commerce et ayant beaucoup contribué au remaniement du paysage. Ainsi, après 2011 qui était l’année des Rožmberk, une des dynasties les plus influentes qui a façonné des villes comme Český Krumlov, et l’année des Pernštejn en 2012, Petr Svoboda lève le voile sur la saison 2013 :« En 2013, ce sera au tour du projet d’exposition intitulé : l’héritage des familles françaises qui ont vécu en Bohême. Parmi elles, la famille des Rohan ayant émigré de France après 1789 et installée au château de Sychrov qui possède depuis l’une des plus importantes collections de portraits de peintres français en Europe centrale, ou la famille des Bucquoy qui possédait plusieurs châteaux en Bohême du nord et du sud, dont celui de Rožmberk. Le projet présentera l’art français dans les collections de châteaux tchèques. »« 2012, vingt ans, douze sites, un pays » – voilà le slogan d’un autre projet qui attend les visiteurs pour la nouvelle saison touristique et qui rappelle que vingt années se sont écoulées depuis l’inscription du premier site tchèque sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Une exposition intitulée « Fais connaissance avec les monuments de l’UNESCO » est proposée à cette occasion dans plusieurs châteaux. Milena Blažková est la commissaire de l’exposition :« L’exposition présente les plus beaux sites du monde entier. Il existe à l’heure actuelle 936 biens répertoriés, répartis dans 153 Etats. Le fait que douze d’entre eux soient en République tchèque est un honneur pour un pays relativement petit comme le nôtre. Cette année, nous célébrons le 20e anniversaire de l’inscription du premier monument tchèque sur cette prestigieuse liste. Les premiers sites à être classés, en 1992, étaient les noyaux historiques de trois villes : Prague, Český Krumlov et Telč. L’exposition des sites classés au patrimoine de l’UNESCO a été présentée pour la première fois il y a dix ans à Kroměříž. Depuis, la liste a été enrichie en 2004 avec Třebíč. »L’ancien ghetto juif de Třebíč et la basilique romane de cette ville morave sont pour l’instant les derniers monuments à avoir été inscrits. Outre ceux déjà mentionnés, on trouve sur la liste du patrimoine mondial la ville Renaissance de Litomyšl, la ville de Kutná Hora et sa cathédrale Sainte-Barbe, la ville d’Olomouc et sa colonne baroque de la Sainte-Trinité, l’église Saint-Jean-Népomucène de Žďár nad Sázavou construite par Santini, l’ensemble de châteaux et de jardins de Lednice-Valtice, l’architecture de style baroque paysan de Holašovice et la villa Tugendhat de style fonctionnaliste de Brno.
Parmi les bonnes nouvelles pour la saison touristique estivale qui débute le 31 mars : les châteaux n’augmentent pas le prix des billets d’entrée. Beaucoup de châteaux prolongent leurs horaires d’ouverture et restent ouverts tous les jours.
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