Le festival de Karlovy Vary, version courte
Ce jeudi a débuté la septième édition du festival du court métrage de Prague (Festival Kratkých Filmů Praha) qui se tient au cinéma Světozor jusqu’au dimanche 22 janvier. Organisé par l’équipe du célèbre festival international du film de Karlovy Vary, ce « petit frère » prend de plus en plus d’ampleur dans le paysage cinéphile tchèque.
Créé en 2005, ce festival à l’ambiance plutôt jeune et alternative souhaite avant tout conserver une atmosphère moins stricte et plus légère que celle d’un festival classique comme celui de Karlovy Vary. Karel Spěšný, le directeur de la programmation, évoque la réception et les objectifs d’un tel festival :
« Parce que c’est un festival qui est organisé par le festival du film de Karlovy Vary, cela signifie qu’il y a déjà une connaissance car il y a beaucoup de gens qui font des films ou qui travaillent dans d’autres festivals qui connaissent bien Karlovy Vary. Pour eux, c’est professionnel et ça signifie quelque chose. D’après moi, les réalisateurs sont plus libres, il n’y a pas de gros budget. Pour nous, comme c’est plus petit, c’est plus simple, plus léger et c’est moins officiel. Pour les réalisateurs c’est très souvent la première fois qu’ils peuvent montrer leurs films, ils peuvent aussi voir les autres films en compétition et ainsi faire des comparaisons ou de temps en temps y puiser leur inspiration. Ils peuvent voir des choses vraiment différentes car les courts métrages sont vraiment divers, il y a beaucoup de styles différents. Les gens sont moins stricts, les réalisateurs de courts métrages ne sont pas aussi limités dans leur manière d’expression. Beaucoup de films sont vraiment différents des films que vous pouvez voir dans le cinéma normal, cela peut inspirer les réalisateurs. » Une sélection diverse, donc, qui laisse beaucoup de place à l’imagination et à l’expérimentation. Ainsi le film « Dimanches » de Valéry Rosier qui décrit sans aucun dialogue la vie des habitants d’un petit village de Belgique le dimanche, ou encore « Opasatica » dans lequel Eric Morin filme une histoire d’amour dans l’extrême Nord québécois. Mais aussi des films plus controversés comme « Killing the chickens to scare the monkeys » à propos de la peine de mort en Chine ou encore « Blue », film néo-zélandais qui pose la question de notre identité et des rôles que nous endossons au quotidien.Pour avoir l’avis d’un cinéaste nous avons interrogé Nathan Lewis, artiste néo-zélandais qui présente un film nommé « Attach boat to motor ». Il nous a donné son avis sur le festival :
« J’aime beaucoup les festivals de courts métrages car ils sont très personnels et intimes et ils vous donnent une chance d’évoluer en tant que réalisateur en voyant comment le milieu fonctionne. Pour le moment je n’ai vu que la séance de la cérémonie d’ouverture. Je pense que le festival est assez courageux, les films sont bons dans les images et dans les thèmes abordés et ne sont pas ennuyeux. Juste le fait d’être là pour mon film est une opportunité incroyable, gagner serait un bonus mais je n’y compte pas du tout. »Un festival du court métrage qui laisse donc la part belle à la véritable expérimentation artistique et aux jeunes artistes. Ainsi sert-il également de tremplin pour les cinéastes qui souhaitent véritablement percer dans ce domaine.