« L’achèvement de Temelín est la motivation principale de la visite de Medvedev »
Le président russe Dmitri Medvedev arrive ce mercredi soir pour une visite de deux jours à Prague. Une visite placée sous haute sécurité avec notamment la fermeture du Château de Prague pendant 24h, et 400 policiers mobilisés pour la sécurité du couple présidentiel. En marge de cette visite, l’ONG Člověk v tísni organisera, jeudi, à proximité du siège de la présidence tchèque un happening pour contester les résultats des élections législatives russes. Quels sont les enjeux de cette visite ? Quels accords doivent être signés entre les deux pays ? Autant de questions qu’a analysées Petr Drulák, directeur de l’Institut pragois des relations internationales au micro de Radio Prague. Il est d’abord revenu sur le contexte historique des relations tchéco-russes :
Plusieurs thèmes sont au programme de la visite de Dmitri Medvedev en République tchèque, notamment la question de l’achèvement de la centrale nucléaire de Temelín. Parmi les entreprises en lice, il y a entre autres une entreprise française Areva et une entreprise russe. Quels sont les enjeux de cette visite par rapport à la question de Temelín ?
« Je pense que l’achèvement de Temelín est la motivation principale de cette visite, bien qu’il y ait deux jours de visite et d’autres choses au programme. Ce n’est pas seulement les compagnies française et russe, mais il y a aussi une compagnie américaine qui est candidate au projet. Aujourd’hui, je pense qu’on peut dire que les Russes font les efforts les plus convaincants en comparaison des Français et des Américains. D’un autre côté, du point de vue stratégique, la dépendance énergétique de la République tchèque de la Russie rend les offres occidentales plus intéressantes. Je pense que c’est en tout cas quelque chose de très important, pas seulement pour la République tchèque, mais aussi pour les candidats. Car cet achèvement va coûter plusieurs centaines de milliards de couronnes, une somme considérable, même pour ces grandes entreprises française, américaine ou russe. »Il y a aussi la question du désarmement. L’an dernier, Dmitri Medvedev était à Prague pour signer un accord de désarmement avec Barack Obama. Or récemment la position russe a changé. Où en est-on ?
« Il y a des querelles entre la Russie et les Etats-Unis en ce qui concerne le projet de bouclier antimissile américain. La Russie se sent exclue de ce projet. Elle le considère comme un projet antirusse. Elle a réagi en disant que si le projet continuait, la Russie ne serait pas prête à poursuivre le processus de désarmement. »Ces deux thèmes ne sont pas les seuls de cette visite. Des accords bilatéraux doivent être signés entre la République tchèque et la Russie. Quelle est l’importance de ces accords ?
« Un des accords qui doit être signé porte sur la coopération culturelle. Un des grands événements accompagnant cette visite, c’est l’ouverture d’une grande exposition des trésors du Kremlin. Autre accord prévu, un accord économique et stratégique qui porte sur l’intégration d’une compagnie tchèque dans le système de l’entretien et de la réparation des hélicoptères militaires russes. Cet accord pourrait améliorer la situation économique d’une compagnie tchèque. »Comment peut-on caractériser les relations entre Prague et Moscou à l’heure actuelle ?
« Je pense que c’est une relation très importante du point de vue économique, mais en ce qui concerne les relations politiques, c’est plutôt froid. Ce n’est pas la guerre froide, mais ce n’est pas une amitié chaleureuse non plus. »