Babička: une vodka produite et mélangée à de l'absinthe en Moravie, désormais disponible en France

Aujourd’hui nous allons parler d’alcool, d’alcool fort : un mélange de vodka et d’absinthe produit en Moravie. Il s’agit de la vodka Babička, distribuée en France par la société VodkaWorld. Radio Prague a joint le manager associé de cette société, Antony Harari, pour en savoir un peu plus:

« La vodka Babička est une vodka d’origine tchèque, elle est distillée à Prostějov en Moravie. C’est une vodka haut de gamme, donc pour un produit de qualité, il faut évidemment des ingrédients de qualité. Elle est faite à base de blé issu à 100% de Moravie. L’absinthe utilisée pour la vodka Babička est cueillie à la main également en République tchèque et l’eau tirée des puits de la région de Hana. »

Alors c’est un mélange de vodka et d’absinthe, c’est peu courant. L’absinthe a une réputation sulfureuse, est-ce que c’est dangereux pour la santé ?

« L’absinthe n’est pas dangereuse pour la santé, c’est de notoriété publique que l’absinthe utilisée à des doses faibles a même des vertus, d’où l’origine de l’histoire qui tourne autour de cette vodka. C’est un groupe de vieilles dames, d’où le nom Babička qui veut dire grand-mère en tchèque, d’après la légende précisons le, qu’on considérait comme des ‘ensorceleuses’ sur le territoire tchèque de l’époque, au XVIè siècle, qui utilisaient dans leurs ‘potions’ l’absinthe et sa molécule active qu’est la thuyone pour les vertus digestives de l’absinthe qui a aussi une réputation à améliorer le bien-être. Donc la vodka Babička utilise la thuyone qui est la molécule active de l’absinthe et respecte les lois, 10 mg/kilo comme indiqué sur la bouteille. »

Est-ce que vous pouvez nous parler de l’origine de cette idée ? Pourquoi mélanger vodka et absinthe ? Et pourquoi la République tchèque ?

Absinthe
« On a lancé VodkaWorld en même temps que Babička. Pour faire simple, je me suis associé avec mon ami d’enfance, nous avons eu l’idée de créer cette société Vodka World pour proposer au marché français des vodkas un peu originales. Il faut savoir qu’il y a à peu près entre 4000 et 5000 vodkas dans le monde. En France, si l’on se ballade dans des bars classiques, il n’y en a que quelques unes qui sont proposées. On est donc en retard, par rapport évidemment aux pays de l’Est comme la Russie ou la Pologne, mais aussi face à l’Angleterre ou aux Etats-Unis où quand on va dans un bar classique, on a sept, huit, parfois même dix vodkas. C’est un peu notre pari, essayer de proposer au marché français des vodkas un peu originales mais surtout de qualité. On en a reçu beaucoup et on a décidé de se lancer concrètement au moment où l’on aurait trouvé une vodka de qualité, avec un design sympa et une originalité. Une fois qu’on avait trouvé Babička, qu’on a reçu à la maison et qu’on a goûté, tout de suite c’était parti. »

Par qui est produite cette Babička ? C’est un distillateur connu en Moravie ?

« En fait c’est un Anglais, monsieur Alex Clarke, qui par hasard se trouvait en Moravie et a décidé d’acheter cette distillerie et du coup c’est cette vodka, possédée par l’Anglais Alex Clarke, qu’il a d’abord exportée en Australie, depuis 2007 où elle marche vraiment très bien. Maintenant elle se distribue en Angleterre et à Hong Kong. Donc pour le marché français, c’est Vodka World qui s’occupe de sa distribution. »

Alors on vous a reproché d’utiliser ce côté tchèque pour le marketing. On vous a reproché quelques erreurs ou incorrections, notamment de parler de la Tchécoslovaquie du XVIè siècle, alors que la Tchécoslovaquie n’existait pas. Comment est-ce que vous avez réagi à ces critiques ?

« J’ai été un peu surpris par la virulence des critiques. Maintenant il faut savoir que c’était trois ou quatre messages, auxquels j’ai répondu, ce qui est tout à fait normal. Comme je précise, il s’agit d’une légende, si je reprends les légendes il y en a des complètement farfelues, et après chacun y croit ou non. Après, il y a ce terme de ‘Tchécoslovaquie du XVIe siècle’, qui n’est pas de notre fait. Evidemment, il faut savoir qu’avant le XXe siècle, la Tchécoslovaquie n’existait pas, moi j’en suis conscient, après je tiens à souligner que j’ai aussi reçu des messages en privé de gens qui étaient conscients de cette petite erreur mais qui se détachaient complètement des gens qui avaient répondu de manière violente. »

Nous avons déjà eu sur notre antenne deux jeunes Français qui avaient relancé une marque de bière parisienne et qu’ils produisent à Nymburk en Bohême. Est-ce que vous pensez que la République tchèque a une bonne image et peut sur le plan marketing apporter un plus à ces produits, alcoolisés en l’occurrence ?

« On est assez content que notre premier produit soit issu de République tchèque. Non pas qu’il n’y ait pas d’excellentes vodkas en Pologne, en Russie ou encore en Ukraine : cette zone est appelée la ceinture de vodka. Non pas qu’il n’y ait pas d’excellentes vodkas dans cette ceinture de vodka mais notre esprit d’ouverture nous a fait tomber sur la République tchèque. Après c’est plutôt bien pour le pays d’avoir un produit valorisant comme la vodka Babička. »

Et c’est une clientèle plutôt aisée qui est visée. Je crois que le prix de la bouteille est assez élevé, autour de quarante euros…

« Le prix d’une bouteille est de 38 euros. On est sur une autre vodka sur une gamme un peu comme la Grey Goose qui est très célèbre. Après en terme de goût, c’est à chacun de se prononcer. Acheter une vodka moyenne ou qui n’a pas vraiment de goût à 20 – 25 euros… peut être que une fois qu’on a goûté cette Babička il faut faire un petit effort et se procurer une vodka tout à fait haut de gamme, notamment en terme de goût. Les gens qui l’ont goûtée sont assez stupéfaits par sa saveur. Elle peut se déguster pur, ce qui est assez rare pour une vodka, mais aussi dans différents cocktails assez élaborés, à base de concombre ou de fruits de la passion. »

A consommer avec modération, évidemment…