La coalition gouvernementale renonce à la TVA unique à 20 %
Les partis de la coalition gouvernementale ont substantiellement modifié leur projet d’augmentation de la TVA, projet qu’ils considèrent comme nécessaire pour la réalisation de la réforme des retraites.
Face aux protestations d’une partie de la population, du président de la République et sous la pression du parti Affaires publiques, lui-même membre de la coalition, les partis représentés au sein du gouvernement ont renoncé à ce projet et ont trouvé un nouveau consensus. Selon ce dernier, à partir de l’année prochaine, le taux réduit de TVA passera à 14 % et le taux normal à 20 % sera conservé. Enfin, à partir de 2013 sera introduit un taux unique à 17,5 %. Cette modification doit permettre au gouvernement de combler le déficit dans le financement des retraites après la réforme qui permettra aux futurs retraités de verser une partie de leurs cotisations à des fonds privés. Selon le Premier ministre, Petr Nečas, la nouvelle TVA permettra à l’Etat d’épargner des moyens importants :
« Vu le changement des taux de la TVA, il y aura une atténuation de la pression sur les compensations sociales en ce qui concerne la valorisation des retraites et les réductions fiscales pour les familles. Nous allons économiser pratiquement 20 milliards de couronnes car les cotisations de la sécurité sociale ne seront pas réduites. »Si le projet est adopté par la majorité, les recettes budgétaires devraient augmenter de 27 milliards de couronnes (1,1 milliard d’euros) en 2012 et de 31 milliards (1,24 milliard d’euros) en 2013. Le ministre des Finances, Miroslav Kalousek, se déclare satisfait :
« La valeur principale de cette décision réside sans doute dans l’entente. La coalition gouvernementale s’est mise d’accord sur le concept de la réforme des retraites et l’importance de cette décision est encore soulignée par le fait que le gouvernement a décidé de lier le vote sur cette réforme à un vote de confiance au Parlement. Je dois dire, au nom du parti TOP 09, que nous sommes très contents car nous considérons la réforme des retraites comme indispensable. »
Comme il fallait s’y attendre, le projet gouvernemental a suscité les critiques de l’opposition. Le vice-président du Parti social-démocrate, Lubomír Zaorálek, le considère comme tout à fait asocial :« Si la coalition envisage d’introduire la TVA à un taux unique de 17,5 % c’est encore pire que son projet précédent car il n’y aura plus de taxe réduite sur les aliments, les médicaments, etc. Tout cela sera taxé de la même façon. Cela frappera tout le monde sans tenir compte des différences sociales entre les gens. C’est un principe que nous refusons et qui est inadmissible pour la social-démocratie. »
Les chefs de la coalition savent que pour donner un caractère durable à la réforme des retraites, ils doivent également inviter au débat les représentants de l’opposition. Selon Lubomír Zaorálek, aucun débat n’a cependant eu lieu. La presse, elle, a réservé au projet un accueil mitigé et reproche à la coalition, entre autres, d’avoir bâclé le chantier de la réforme des retraites.