Le Parlement européen demande la suppression de l’obligation de visas canadiens pour les Tchèques
Lors de l'ouverture de la session plénière de cette semaine à Strasbourg, le Président du Parlament européen, Jerzy Buzek, a fait part du soutien du Parlement aux citoyens tchèques qui doivent désormais disposer d'un visa pour entrer au Canada. Une déclaration écrite sur le sujet a désormais recueilli le nombre requis de signatures de députés et constitue, par conséquent, une position officielle du Parlement européen.
Dans la pétition, le Parlement européenne souligne que si cette question de visas n’est pas réglée dans un court délai, la Canada se doit préparer à des mesures de rétorsion de la part de l’Union européenne. La nature de ces mesures reste à définir mais on évoque dans ce contexte l’obligation de visas pour les diplomates canadiens dans les pays de l’Union ou bien la suppression de l’accord commercial entre l’Union et le Canada.
L’eurodéputé tchèque Jan Zahradil du Parti civique démocrate ODS espère que cette fois-ci la pétition aura des retombées réelles parce que le Traité de Lisbonne a renforcé le rôle du Parlement européen :
« Si la Commission européenne adopte vraiment ce thème et exerce une pression sur la Canada je pense que nous avons une chance de réussir. Je pense que c’est une honte que la République tchèque soit l’unique pays de l’Union européenne qui, pour des raisons sans importance réelle, est frappée par l’obligation de visa canadien, tandis que tous les autres Etats membres en sont exempts. »Jan Zahradil oublie cependant que la Roumanie et la Bulgarie demandent, elles, aussi la suppression de visas canadiens. Leur situation diffère cependant de celle de la Tchéquie parce que l’administration canadienne n’a encore jamais supprimé l’obligation de visas pour ces deux pays, qui par ailleurs ne font pas partie de l’Espace Schengen.
Bien que la pétition ait été signée par la majorité des membres du Parlement européen, elle n’a pas fait l’unanimité des eurodéputés tchèques. Libor Rouček et Richard Falbr du Parti social-démocrate ČSSD ont refusé de la signer. Richard Falbr explique cette réticence :
« J’ai refusé de signer cette pétition parce que je la trouve très hypocrite. Nous demandons la solidarité des autres Etats de l’Union mais nous n’avons pas été solidaires, nous-même, au moins à deux reprises quand nous avons cherché à négocier indépendamment la suppression de visas avec les Etats-Unis et puis lorsque nous avons oeuvré pour l’installation d’une station radar américaine sur notre territoire. »Quoi qu’il en soit la Commission européenne ne pourra pas ignorer cette initiative et Prague attend maintenant sa réaction officielle.