Le Pen Club tchèque exprime sa solidarité avec l’opposition biélorusse
Dans une lettre ouverte, le Pen Club tchèque a exprimé son soutien vis-à-vis de l’opposition en Biélorussie. Suite à la réélection d’Alexander Loukachenko à la tête du pays, de nombreux pays de l’Union européenne ont également réagi et appelé au respect des droits de l’homme suite à l’intervention musclée des autorités biélorusses contre l’opposition. Le président du Pen club tchèque, l’écrivain et musicien Jiří Dědeček explique ce qui a motivé la rédaction de cette lettre, signée par lui-même et l’ex-président Václav Havel.
Est-ce que cela fait partie des rôles que s’assigne le Pen Club, ce soutien à des voix dissidentes ?
« Le Pen International a une charte qui mentionne ouvertement la défense de la liberté d’expression. Le centre du Pen Club tchèque, en particulier, a une activité qui depuis cinq ans, s’occupe des dissidents dans les pays du monde entier. Nous avons une sorte de librairie du Pen club tchèque. Je voyage dans les pays non-démocratiques, comme Cuba, comme l’Irak, la Syrie, la Lybie ou même la Russie et l’Ukraine. Nous collaborons avec l’ONG tchèque People In Need. Je vais rendre visite aux cercles de dissidents, j’apporte une certaine aide, ou de l’argent, ou quelques mots d’encouragement. Et je rapporte en République tchèque un manuscrit dissident. Nous le faisons traduire à l’aide de People In Need. Nous publions ensuite ce livre en République tchèque, en version bilingue. Ensuite, nous essayons de faire passer ce livre dans le pays natal de l’auteur publié et de le distribuer là-bas, dans la mesure du possible. »
Pour revenir à la Biélorussie, on sait que le 19 décembre dernier il y a eu une manifestation très importante à Minsk, de nombreuses personnes ont été arrêtées, parmi elles Vladimir Niaklaiev, poète et candidat à la présidentielle contre Alexander Loukachenko. Avez-vous des nouvelles ?« La dernière nouvelle que j’ai, je l’ai eue par l’intérmédiaire du bureau de Václav Havel et elle date de ce mardi soir. On a permis à Vladimir Niaklaiev de recevoir son avocat. Celui-ci est venu et il a pu discuter sans problème avec lui. Mais cette situation est ridicule parce qu’il n’a rien fait. »
Et vous pensez qu’il vous sera possible de vous rendre en Biélorussie pour faire ce travail habituel du Pen Club tchèque avec les manuscrits et les livres ?
« Oui, je voudrais bien. Il faut que je discute de cela avec l’ONG People In Need. On a ce projet depuis longtemps d’aller en Biélorussie. Alors c’est vraiment le moment. Avant tout, nous avons voulu signer cette lettre ouverte, Václav Havel et moi, afin d’aller vite. Maintenant, cette lettre est envoyée à tous nos membres du Pen Club tchèque, soit à peu près 200 écrivain, poètes et traducteurs tchèques. Nous attendons leur réponse. Et avec toute cette force des écrivains tchèques, nous renverrons la lettre à qui de droit. »