Le cabinet de Petr Nečas 100 jours après

Depuis 100 jours, la République tchèque possède un cabinet de coalition composé de trois partis de droite, ODS, TOP 09 et Affaires publiques, et à la tête duquel se trouve Petr Nečas. Celui-ci a été investi, le vainqueur des élections législatives, le Parti social-démocrate (CSSD), ne disposant pas d’assez de voix pour former un cabinet de coalition. Au bout de 100 jours, fini le temps « d’indulgence » (hájení), dont bénéficie chaque nouveau gouvernement. L’heure des premiers brefs bilans a déjà sonné.

Petr Nečas, photo: Štěpánka Budková

« Nous allons travailler durement, systématiquement et avec beaucoup de persévérance pour offrir à ce pays un projet gouvernemental qui puisse lui profiter. Stopper l’endettement, lutter contre la corruption, encourager la croissance économique, renforcer l’Etat de droit, telles sont nos principales priorités. »

C’est en juin dernier que Petr Nečas a présenté les priorités de son cabinet, le plus fort que le pays ait jamais connu avec 118 des 200 sièges à la Chambre basse du Parlement. Un cabinet qui se déclare de « responsabilité budgétaire » et qui entend bien à ce que les Tchèques le prennent pour le moins corrompu de ces vingt dernières années.

L’équipe de Petr Nečas, au sein de laquelle les « économistes libéraux » prédominent, a fait preuve dès le début de sa volonté de mettre sur pied des réformes radicales. Par ailleurs, le chef du gouvernement a déclaré après sa nomination que la plupart des changements importants devraient être réalisés au plus tard dans les deux prochaines années. « Moins d’Etat social » est devenu le leitmotiv de la coalition. Dans cette perspective, elle a donc récemment adopté un projet de budget de l’Etat 2011 prévoyant une importante réduction des dépenses.

Petr Nečas, photo: CTK

Les réductions envisagées toucheront une grande partie des Tchèques. Les allocations sociales, familiales et chômage, l'épargne logement sont les principaux domaines concernés. Directement touchés seront, aussi, les employés de la fonction publique, dont les salaires devraient baisser d’au moins 10%. Ceux-ci ne l’entendent toutefois pas de cette oreille. Il y a deux semaines, Prague a été le théâtre d’une grande manifestation du refus de la politique d’austérité du gouvernement.

Ceci dit, la cote du gouvernement de Petr Necas semble toujours assez élevée, les dernières intentions de vote favorisant les trois partis qui forment la coalition gouvernementale. Les élections communales et sénatoriales partielles, qui auront lieu les 15 et 16 octobre prochain, pourraient confirmer ou infirmer cette tendance.

Evoquant les « 100 jours » du nouveau cabinet, l’édition de ce mardi du quotidien Mladá fronta Dnes fait une évaluation des différentes facettes et activités de Petr Nečas. Et le journal lui attribue les meilleures notes pour son « comportement », en constatant que « après le bruyant et arrogant Mirek Topolánek, Petr Nečas a su introduire un nouveau style de communication ».