Assumer la responsabilité de ses erreurs
L’affaire qui a récemment balayé le désormais ex-Premier ministre Petr Nečas, et sur laquelle les médias ne cessent de revenir, est aussi le premier sujet de cette revue de presse de ces derniers jours. Quelques autres sujets y seront également évoqués.
« Pour ce qui est des relations extra-conjugales, la société tchèque est assez tolérante. Dans le cas de l’ex-Premier ministre et de la directrice de son cabinet, il ne s’agit cependant pas d’une affaire privée. Cette aventure amoureuse est à l’origine de la chute du cabinet de droite issu d’élections législatives régulières, suite à quoi le président de la République, négligeant les coutumes constitutionnelles, a pu nommer un gouvernement dépourvu de toute légitimité électorale. En plus, on a vu que le service de renseignement militaire avait été utilisé arbitrairement... La vie personnelle du chef du pouvoir exécutif a donc eu une influence décisive sur le fonctionnement du pays. »
Plus loin, l’article se penche sur l’attitude que Petr Nečas a adoptée à l’égard de cette affaire, soulignant qu’au lieu d’une auto-réflexion, l’ex-chef du cabinet a recours à des attaques verbales contre les procureurs et la police, allant jusqu’à prétendre qu’il s’agit là d’une construction politique en vue de sa liquidation. Le journal conclut :
« Cette histoire ne doit pas nécessairement s’arrêter là... Petr Nečas est appelé à réveiller en lui la force pour avouer sa faute en public et s’en excuser devant le pays. Ce n’est qu’après une telle démarche qu’il pourra se retirer pour résoudre ses problèmes personnels et d’existence... Il s’agit donc pour lui d’asssumer ses erreurs. »
Les données révélées récemment par l’Office tchèque des statistiques sur l’important déclin démographique à prévoir dans un proche avenir en République tchèque, ont provoquée un grand nombre de réactions dans la presse. Rappelons que selon ces estimations, la Tchéquie, qui compte actuellement près de 10,5 millions d’habitants, ne devrait plus en recenser que 7,5 millions d’ici à 2100. Sur le site acktualne.cz, le démographe et universitaire Tomáš Fiala explique quelles sont les causes principales de cette évolution inquiétante :« Le déclin démographique est un phénomène que nous rencontrons, comme on le sait, dans tous les pays économiquement développées. Il est dû à l’émancipation des femmes et à leurs activités accrues, ainsi qu’au fait que la société s’oriente de plus en plus vers le bien-être matériel. De ce fait, beaucoup de femmes et de couples préfèrent ne faire qu’un seul enfant. A noter aussi que ces dernières années, l’immigration en République tchèque est plus faible qu’auparavant en raison notamment de la crise économique ».
Estimant que la représentation politique ne fait pas grand-chose pour renverser cette évolution démographique, cet expert en démographie aperçoit une inspiration et un exemple à suivre dans la politique pro-famille mise sur pied par la France et les pays scandinaves... A la question de savoir si, à plus long terme, existe le risque de voir la population tchèque disparaître, Tomáš Fiala répond :
« Si de telles tendances s’approfondissent, un tel risque sera effectivement réel, mais dans une perspective de plusieurs siècles. Ceci dit, faire des prévisions dépassant l’horizon d’un siècle est très discutable. Un risque bien plus grand est lié, à mon sens, à une croissance économique de type extensif qui provoque une détérioration de l’environnement et qui peut entraîner des changements climatiques irréversibles. »
Au lieu d’évaluer le nombre de gens qui habiteront à l’avenir sur le territoire tchèque, il convient donc mieux de s’interroger sur les conditions de vie qui existeront dans le pays, ainsi qu’en Europe et dans le monde. Voilà l’enjeu qui, toujours selon Tomáš Fiala, devrait être au cœur de notre intérêt.
« Les plus corrompus sont les partis politiques et les fonctionnaires ». A en croire une enquête effectuée par Transparency International au sujet de la corruption, c’est ce que pensent une majorité de Tchèques. Le quotidien Mladá fronta Dnes remarque à ce sujet :« Etant donné que les affaires de corruption liées aux représentants politiques les plus haut placés défraient presque quotidiennement la chronique, il n’est guère étonnant que les trois quarts des personnes interrogées estiment que c’est en premier lieu la scène politique qui participe à la corruption. Cela concerne tant les partis politiques que le Parlement, qui ni l’un ni l’autre ne jouissent d’une grande confiance auprès de la population ».
Ce qui est paradoxal, note le journal, c’est que la corruption la plus répandue est pourtant celle à laquelle les Tchèques eux-mêmes participent au quotidien. Elle concerne notamment le domaine de la santé publique. Selon le sondage en question, près de 15% des personnes interrogées reconnaissent avoir eu recours l’année dernière à des pots-de-vin pour s’assurer certains avantages ou privilèges chez les médecins. Par ailleurs, c’est aussi dans l’administration publique que la corruption fleurit. L’auteur de l’article ajoute :
« La police en revanche paraît peu touchée par la corruption, d’oû la confiance croissante des Tchéquqes à l’égard de cette institution. Cela est vrai aussi pour le secteur de l’enseignement et de l’éducation. »
Le journal observe en conclusion que la volonté de dénoncer les pratiques de corruption est assez faible, car il manque en Tchéquie un instrument efficace et digne de confiance qui permettrait aux citoyens de le faire sans crainte, leur protection ultérieure demeurant toujours insuffisante.
D’abord c’étaient les médecins qui partaient à l’étranger pour y aller travailler, maintenant ce sont les infirmières, les assistantes personnelles et, surtout, les aides soignantes à domicile qui commencent à partir en grand nombre, en raison du fait qu’elles ont du mal à trouver dans le pays un emploi, qui plus est un emploi bien ou suffisament rémunéré. Cette information a également été publiée sur le site aktualne.cz déjà cité, qui indique que, dans les pays d’Europe occidentale, la demande dans ces professions est très élevée. L’auteur de l’article précise :
« Lorsque, en mai 2011, les Allemands ont aboli la période transitoire pour la libre circulation de la main-d’œuvre, ils espéraient que les travailleurs venus des pays de l’Est allaient occuper les postes qui demeuraient vacants. Mais il n’en a pratiquement rien été. Les services sociaux constituent un des domaines qui souffrent d’un déficit de main-d’œuvre. Très sollicitées sont notamment les infirmières qualifiées tchèques. »Elles sont chaque année près de 150 à partir à l’étranger, le plus souvent dans les régions limitrophes, en Allemagne et an Autriche, et leur nombre monte en flèche. Leur situation n’est pourtant pas facile. Nous citons :
« A la différence des médecins qui ont su s’adapter assez facilement, les infirmières et les aides soignantes tchèques ont souvent du mal à s’accomoder au milieu spécifique, qu’il soit allemand ou autrichien. Leurs connaissances linguistiques insuffisantes constituent une autre grande barrière. On voit donc qu’au bout de plusieurs semaines, deux sur trois préfèrent rentrer dans leur pays d’origine. »
L’article signale en conclusion que l’intérêt pour les infirmières et les aides soignantes tchèques, à l’ouest des frontières, est désormais tel qu’il n’est pas rare de trouver des annonces dans lesquelles sont même recherchées celles qui n’ont pas de certificat ou de qualification nécessaire.