Ouverture d’un musée du sucre près de Prague
La République tchèque s’est récemment dotée de son premier Musée du sucre, de la betterave et de l’alcool - il a été inauguré fin mai 2010 à Dobrovice, une petite ville de 3 000 habitants située à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Prague. Le Musée est installé au cœur de la sucrerie locale, TTD Dobrovice, fondée il y a 180 ans par la famille Thurn und Taxis. Aujourd’hui, la société TTD, le premier fabricant de sucre et d’alcool en République tchèque, est détenue en majorité par le groupe français Tereos. A l’occasion de l’ouverture du Musée du sucre, Radio Prague a rencontré le représentant de Tereos au sein de sa filiale tchèque, Charles Ferté.
Tereos est implantée ici depuis bientôt vingt ans, c’est bien ça?
« Exactement, Tereos est arrivé ici en 1992, donc ça fait dix-huit ans. »
Quelle est l’importance de cette filiale ?
« C´est une entreprise qui fait environ 180 millions d´euros, donc c’est quelque chose de tout-à-fait important par rapport à l’entreprise Tereos, et surtout par rapport au pôle betterave en Europe. »
Comment se porte la société en cette période difficile de crise économique ?
« Le secteur du sucre est assez particulier puisqu´il est très réglementé et en Europe nous avons encore un système de quotats, ce qui fait que nous ne sommes pas directement en prise avec le marché mondial, mais le marché du sucre européen a dû se restructurer très fortement avec la réforme du régime sucre dans la cadre de la politique agricole commune. Pour ce qui est de la partie brésilienne, on observe un fort développement, puisque le Brésil est une très forte puissance agricole et que là-bas, les coûts de production sont bien moins importants. Donc dans l’ensemble, l´entreprise Tereos souffre moins que d’autres de la crise pour ces raisons. »La construction du Musée su sucre, de la betterave et de l’alcool, estimée à quelque 7 millions d’euros, a été financée à 90% par des fonds structurels européens. Le projet a ainsi permis de sauvegarder et rénover les bâtiments historiques qui abritent les expositions – à savoir les anciennes dépendances du château Renaissance de Dobrovice, à proximité de la sucrerie. Charles Ferté.
« Tereos a toujours été intéressé par ce projet, les actionnaires à la base sont les agriculteurs français, donc ils ont validé le projet, et pour nous c’était important pour montrer la renaissance du secteur sucrier tchèque. C’est vrai que la rénovation de ces magnifiques bâtiments Renaissance et l’exposition de l’historique très riche de l’industrie sucrière tchèque montrent vraiment la réussite du projet et la réussite de la République tchèque et sa renaissance pour retrouver sa splendeur d’avant les crises qu´on a connu. »En France, est ce qu’on trouve des équivalents de ce musée ?
« En France aujourd’hui l’industrie sucrière française est bien plus importante que celle de la République tchèque, mais malgré cela on n’a pas l´équivalent d’un musée aussi important et aussi bien conçu, donc c’est quelque chose de tout-à-fait exceptionnel. Même en Europe, il y a un autre exemple en Belgique et un autre en Allemagne, donc ça fait vraiment partie des rares endroits en Europe consacré à ce sujet. »