Du neuf avec du vieux pour relancer un hockey tchèque en manque de résultats
Le dimanche 9 mai prochain, à Mannheim, en Allemagne, la République tchèque disputera contre la France son premier match au Championnat du monde de hockey sur glace. Mais à moins de deux semaines de cette entrée en matière, c’est surtout la désignation du prochain entraîneur de l’équipe nationale qui occupe le devant de l’actualité. Lundi, Alois Hadamczik a en effet été désigné comme successeur de Vladimír Růžička à la tête d’une sélection en mal de résultats depuis plusieurs années.
Dit encore autrement, les dirigeants ont choisi de faire du neuf avec du vieux. Conservateurs et prudents alors qu’une partie de la presse spécialisée souhaitait l’arrivée d’un entraîneur étranger qui aurait été le premier à diriger la prestigieuse Reprezentace, les responsables du hockey tchèque ont surtout fait le choix de l’expérience, comme l’a expliqué le président de la Fédération, Tomáš Král :
« Il a déjà prouvé à plusieurs reprises qu’il est un entraîneur qui a du succès, encore cette saison avec son équipe de Vítkovice qu’il a menée jusqu’en finale du championnat tchèque. Je pense que ce succès doit beaucoup à sa grande expérience. Mais avant cela, Alois Hadamczik a eu aussi d’autres très bons résultats, et notamment avec l’équipe nationale. Son nom a fait l’unanimité à la fédération et il a toute notre confiance. »
Finaliste malheureux de l’Extraliga, le championnat tchèque, cette saison avec Vítkovice, club dans lequel évoluait l’international français Yorick Treille, Alois Hadamczik doit aussi à ses précédents résultats obtenus avec l’équipe nationale cette confiance presque sans bornes manifestée par la Fédération. En 2006, il avait d’abord décroché une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Turin puis une autre d’argent quelques mois plus tard au Championnat du monde. En revanche, il avait échoué en quarts de finale des deux Mondiaux suivants, en 2007 et 2008, deux éliminations prématurées généralement considérées comme un échec.La mission d’Hadamczik est claire : elle consistera avant tout à redorer le blason d’une équipe nationale qui n’a plus rien gagné depuis son titre mondial en 2005 et qui est désormais souvent absente des podiums, aux Mondiaux comme aux derniers JO de Vancouver. Et pour retrouver la voie du succès, Alois Hadamczik entend procéder autrement que lorsqu’il était entraîneur de Vítkovice :
« Le travail en club est totalement différent. Avant tout c’est un travail quotidien, c’est plus compliqué. En équipe nationale, il s’agit surtout de suivre les matchs, les joueurs, et ensuite il y a les tournois qui durent relativement peu de temps. L’équipe nationale, c’est le plus grand honneur pour tout joueur et entraîneur. Vous pouvez choisir parmi les meilleurs joueurs. Mais il faut aussi savoir les diriger. Il ne faut pas composer une équipe qui dispute un match comme on se rend à l’usine ou au bureau. Il faut installer un état esprit de combattants avec des joueurs qui ont pour seul objectif de gagner. C’est pour ça qu’on joue au hockey ! »Mais si les seniors souffrent d’un manque de résultats depuis plusieurs saisons, les équipes de jeunes ne vont, elles, pas beaucoup mieux. Le ménage a donc également été fait à tous les étages et dans toutes les catégories d’âge. Un entraîneur suédois a même été désigné pour s’occuper des moins de 17 ans. Une petite révolution à l’échelle du hockey tchèque qui démontre la profondeur de la crise dans laquelle il est plongé aujourd’hui au niveau international.