Un week-end de premières

Lukáš Krpálek, photo: CTK
0:00
/
0:00

Judo : Lukáš Krpálek est devenu le premier Tchèque champion d’Europe depuis un quart de siècle. - Tennis : grande première aussi pour Lukáš Rosol. Le récent héros tchèque en Coupe Davis a en effet remporté le premier tournoi ATP de sa carrière. - Hockey : la République tchèque est entrée dans la dernière ligne droite de sa préparation au championnat du monde. Les Tchèques feront leur entrée en matière vendredi avec dix joueurs de la NHL dans leur effectif. - Foot : le Viktoria Plzeň a profité du faux pas du Sparta Prague pour prendre seul la tête de la Gambrinus Liga à cinq journées de la fin.

Judo : Krpálek, premier Tchèque champion d’Europe depuis 25 ans

Lukáš Krpálek,  photo: CTK
Pour la première fois depuis vingt-cinq ans, la République tchèque possède un champion d’Europe de judo. Lukáš Krpálek a été sacré dans la catégorie des moins de 100 kilos samedi à Budapest. Champion du monde junior en 2009, médaillé de bronze aux Mondiaux de Paris en 2011 et champion d’Europe des moins de 23 ans en 2012, le Tchèque a ainsi ajouté, à 22 ans, une quatrième ligne à son palmarès et ainsi partiellement effacé la déception des derniers Jeux de Londres, où bien que comptant parmi les candidats à un podium, il n’avait terminé que 7e du tournoi olympique.

Sur les tatamis de la capitale hongroise, Lukáš Krpálek était de nouveau attendu. Et cette fois, il a répondu présent. Mobile et offensif, constamment à la recherche du ippon, le combattant tchèque est venu à bout du Néerlandais Henk Grol par waza-ari en finale. Vainqueur de ses quatre combats précédents par ippon, Lukáš Krpálek a pris sa revanche en finale sur un Henk Grol qui l’avait battu lors du tournoi olympique et qui est depuis devenu son grand rival :

Lukáš Krpálek et Henk Grol,  photo: CTK
« Je suis incroyablement heureux, surtout que j’avais beaucoup de supporters dans les tribunes. Cette médaille des championnats d’Europe me manquait. Jusqu’à présent je n’avais collectionné que les places d’honneur. Cette victoire est donc en quelque sorte un grand soulagement. Ce n’est un secret pour personne que nous ne nous apprécions pas spécialement avec Henk Grol. C’est un adversaire qui me pose toujours pas mal de problèmes Et de l’avoir battu justement lui en finale est une autre source de satisfaction. »

Avant ce titre, il fallait remonter jusqu’à 1988 et même 1954 pour trouver trace de judokas tchèques sacrés champions d’Europe. Lukáš Krpálek est donc devenu le troisième d’entre eux et quelque chose nous dit que sa moisson de médailles ne devrait pas s’arrêter à ce succès continental. Autrement dit, on devrait à l’avenir de nouveau entendre parler de ce solide gaillard, récent vainqueur en février du prestigieux Tournoi de Paris et n° 1 dans sa catégorie des moins de 100 kilos au classement établi par la Fédération internationale de judo. Et ce peut-être dès les prochains Mondiaux de Rio de Janeiro fin août prochain.

Tennis : premier titre ATP pour Lukáš Rosol

Lukáš Rosol,  photo: CTK
Pour beaucoup, et pas seulement pour le grand public, Lukáš Rosol, c’étaient d’abord deux faits d’arme : une victoire retentissante contre Rafael Nadal sur le sacro-saint court central de Wimbledon l’été dernier et deux victoires début avril en Coupe Davis contre le Kazakhstan qui ont permis à la République tchèque de se qualifier pour une nouvelle demi-finale.

Depuis dimanche, Lukáš Rosol, c’est également un titre ATP dont peu de joueurs tchèques en activité peuvent se targuer. Un premier grand succès obtenu à Bucarest qui lui a valu, ce lundi, de faire un bond de treize places au classement établi par la fédération internationale. Désormais 35e mondial, Lukáš Rosol est du coup devenu, ne serait-ce qu’officiellement, le deuxième meilleur joueur tchèque actuel, derrière un Tomáš Berdych toujours 6e, mais désormais devant Radek Štěpánek, qui, lui, a reculé à la 48e place… précisément le classement qui était encore celui de Lukáš Rosol la semaine dernière.

Même si les principaux ténors du tennis mondial étaient plutôt présents à Barcelone, Rafael Nadal en tête, la performance réalisée par le Tchèque sur la terre battue de la capitale roumaine n’en reste pas moins de choix. Une performance qui lui a valu de se voir remettre le trophée du vainqueur des mains de l’ancinne gymnaste Nadia Comaneci et une bouteille de champagne d’Ilie Nastase, dont le tournoi porte le nom. Mais surtout, Lukáš Rosol a éliminé trois têtes de série, dont deux joueurs du Top 20 mondial, pour parvenir jusqu’en finale. Après avoir successivement sorti le Serbe Viktor Troicki, l’Italien Andreas Seppi puis le Français Gilles Simon en demi-finale, le Tchèque a disposé de l’Espagnol Guillermo Garcio-Lopez en deux sets (6-3, 6-2) pour s’offrir donc le premier titre de sa carrière. Et un titre qui est assurément tout sauf au rabais…

Hockey : les Tchèques attaquent le Mondial avec dix joueurs NHL et une médaille pour seule ambition

Tchéquie - Russie,  photo: CTK
Comme chaque année au mois de mai, tandis que la météo invite généralement plus à la consommation de quelques bières sur une terrasse ensoleillée, débute le championnat du monde de… hockey sur glace. Un événement qui souffre traditionnellement de l’absence de la plupart des meilleurs joueurs mondiaux retenus par les play-offs de la ligue nord-américaine NHL et plus préoccupés par l’obtention de la Coupe Stanley, mais un événement qui passionne pourtant toujours autant les Tchèques, comme en témoigne la diffusion par la Česká televize, la télévision publique locale, de la grande majorité des matchs du Mondial.

Si le public tchèque s’intéresse autant à la compétition, c’est parce que pour ce championnat 2013 organisé en Finlande et en Suède comme pour les précédents, la République tchèque figure une nouvelle fois parmi les principaux prétendants au podium. Médaillés de bronze en 2012, les joueurs de l’entraîneur Alois Hadamczik espèrent secrètement reconquérir le titre de champions du monde qu’ils avaient décroché en 2011. Pour y parvenir, un groupe de vingt-cinq joueurs prendra cette semaine la direction de Stockholm. Dans cet effectif figurent dix joueurs qui ont évolué cette saison en NHL et dont les franchises ne se sont pas qualifiées pour les séries éliminatoires de la Coupe Stanley. En revanche, seuls quatre joueurs portent le maillot d’un club de l’Extraliga tchèque, les autres éléments provenant des quatre coins de l’Europe, et notamment de la ligue continentale eurasiatique KHL qui remplace depuis quelques années la Superliga russe. Dimanche, après la défaite (1-2) concédée contre la Russie à Brno dans le dernier match de préparation, l’entraîneur Alois Hadamczik a justifié ses choix devant un important parterre de journalistes :

Alois Hadamczik,  photo: CTK
« Nous avons disputé de nombreux matchs de préparation, celle-ci a été longue et nous attendions une plus grande régularité de certains joueurs. Mais cette sélection a été particulièrement difficile à faire cette année. Certains matchs ont été excellents, d’autres beaucoup plus moyens. C’est pourquoi même si certains jeunes joueurs nous ont montré qu’ils avaient du potentiel et que l’on pouvait compter sur eux à l’avenir, nous avons plutôt fait le choix de l’expérience. Certains joueurs sont habitués à être des leaders dans leurs clubs et beaucoup d’entre eux évoluent régulièrement dans des championnats étrangers. Ils sont habitués à un niveau élevé d’exigence, ce sont donc toutes ces raisons qui ont motivé nos choix. »

Pour savoir si ces choix ont été les bons, il faudra désormais attendre vendredi, quand les Tchèques disputeront leur premier match de groupe contre la Biélorussie, suivi d’un autre dès le lendemain contre la Suède. Au total, sept matchs de poule, dont un toujours très attendu contre le Canada, figurent au programme avant, comme tout le monde l’espère, les quarts de finale début mai et le début de la véritable lutte pour les médailles, la seule chose qui compte finalement vraiment pour les joueurs, les médias et le public tchèques.

Foot – Gambrinus Liga : Plzeň fait un pas vers le titre

Jablonec - Viktoria Plzeň,  photo: CTK
Le Viktoria Plzeň a profité de son déplacement à Jablonec, samedi, lors de la 25e journée, pour prendre seul la tête du classement de la Gambrinus Liga, le championnat de République tchèque de football. Vainqueur 3 à 1, le club de Bohême de l’Ouest possède désormais deux points d’avance sur le Sparta Prague, qui, devant son public, a dû se contenter du partage des points (2-2) avec Jihlava, vendredi soir. Pour autant, le défenseur de Plzeň Václav Procházka reste prudent, bien conscient que rien n’est encore acquis dans la course au titre :

« Ce n’est certainement pas un avantage décisif. Comme le Sparta, nous avons encore plusieurs matchs difficiles qui nous attendent. Et plus la fin du championnat va se rapprocher, plus les points seront difficiles à prendre. Deux points à cinq journéee de la fin, ce n’est qu’une toute petite avance. Ce qui compte d’abord pour nous, c’est de bien négocier nos deux prochains matchs à domicile. Mais c’est sûr que cette victoire à Jablonec nous permet de les aborder dans les meilleures conditions. Nous ne suivons pas trop les résultats du Sparta. Je pense qu’ils ne perdront plus beaucoup de points, leur match nul concédé contre Jihlava a donc été une agréable surprise pour nous. Désormais nous avons notre destin entre nos mains et c’est le plus important. »

A cinq journées de la fin, le Viktoria Plzeň, qui possède également une meilleure différence de buts que le club de la capitale, peut donc plus que jamais espérer décrocher le deuxième titre de champion de son histoire, après celui conquis à l’issue de la saison 2010-2011. Si tel était le cas, ça risque alors d’être une nouvelle fois la soupe à la grimace du côté d’un Sparta qui verrait le titre lui échapper pour la troisième saison consécutive.