Václav Havel et son rêve d’un parti imaginaire
A quelques semaines avant la tenue des élections législatives, les 28 et 29 mai prochain, l’ex-président Václav Havel, qui ne commente pas très souvent les rebondissements sur la scène politique nationale, se fait moins laconique que d’habitude.
Récemment, Václav Havel a publiquement soutenu l’initiative intitulée « Nous votons pour les Verts », présentée par des dizaines d’intellectuels et artistes et traduisant les sentiments d’une partie de la société civile déçue par l’évolution actuelle dans le pays.
La soif de changement qui est ressentie au sein de la société est également mise en relief dans un article que Václav Havel, 73 ans, a rédigé pour l’édition de ce vendredi du quotidien Mladá fronta Dnes et dans lequel il présente sa vision du parti qu’il voudrait créer s’il avait quarante ans de moins, s’il était « érudit, issu d’une famille de dissidents, dépourvu de contraintes idéologiques ».
Le programme électoral d’un tel parti ne devrait pas miser prioritairement sur des thèmes économiques. Au lieu de cela, Václav Havel mettrait d’abord l’accent sur des questions plus générales, s’interrogeant sur la responsabilité à l’égard du monde, sur la vision future de l’Etat ou sur l’importance des droits de l’homme.
Le programme du parti de ses rêves prêterait une attention privilégiée à des thèmes écologiques. L’ex-président tchèque écrit : « Notre patrie ne devrait pas devenir une agglomération gigantesque où s’effacent les frontières entre villes et villages… Une sorte de Sao Paolo sans Brésil… Une prairie, une forêt, un champs, une ville doivent garder leur caractère unique ».Václav Havel souhaite en outre l’adoption en moins de dix ans d’une nouvelle constitution qui donnerait lieu à une nouvelle loi électorale « plus juste que celle qui existe aujourd’hui ». « Mettre enfin de l’ordre » dans l’ordre juridique représente pour lui une autre tâche d’actualité.
Le nom du prochain candidat présidentiel devrait être également mentionné dans un tel programme. Havel confirme ce qu’il avait déjà dit précédemment en écrivant : « Cela devrait être une personne jeune, ayant néanmoins certains mérites incontestables, une personne qui n’est pas le produit d’un parcours partial, mais qui représente la société civile ».