Afrique en création : « Les gens qui viennent de différentes parties du monde et de divers cultures se comprennent »
La neuvième édition du festival « Afrique en création, nous sommes tous des Africains » a commencé samedi, avec une soirée de bienfaisance consacrée à la littérature haïtienne. Le festival se déroule toute la semaine, dans plusieurs villes de République tchèque. Lucie Němečková, fondatrice et organisatrice du festival, détaille au micro de Radio Prague le programme de cette année.
Il y a encore des invités de Hongrie. C’est la première fois qu’on a le plaisir de recevoir une compagnie qui vient de l’Est de l’Europe. Cela fait neuf ans que je cherchais aussi des partenaires à l’Est. Je suis tombée sur la compagnie Théâtre du jour. J’ai fait venir leur spectacle ‘Brasserie’, de Koffi Kwahulé, qui est déjà connu en République tchèque. Il est venu ici plusieurs fois et ses pièces ont été jouées en tchèque et en français.
Et pour la clôture, il y a le film et le spectacle de danse de Jiří Bartovanec, un danseur tchèque qui danse chez Sasha Waltz, à Berlin, une compagnie prestigieuse. Un cinéaste a fait un film sur Jiří Bartovanec qui raconte ses racines africaines. Parce que Jiří Bartovanec ne savait pas, jusqu’à l’âge de 25 ans, qu’une partie de sa famille venait du Togo. En République tchèque, on pense que les racines africaines sont lointaines, mais ce film prouve qu’on peut trouver des racines africaines tchèques plus proches. »
Le festival en est à sa neuvième édition. Comment le public réagit chaque année, comment estimez-vous la fréquentation pour cette année ?
« Je pense que chaque année, il y a quelque chose qui est nouveau, qui nous surprend. Il y a un nouveau public, il y a des gens qui suivent le festival depuis sa création. Pour moi, c’est vraiment un grand plaisir de rencontrer les gens, et ce qui me fait plaisir par-dessus tout, c’est que les gens viennent de différentes parties du monde et ces gens-là, même de diverses cultures, ils se comprennent. »Pour la soirée d’ouverture, deux auteurs haïtiens étaient présents, Evelynne Trouillot et Jean Desrivières. C’était une soirée placée sous le signe de la solidarité. Comment s’est organisée cette soirée ?
« Après le séisme en Haïti, j’ai reçu un message de la directrice de l’association d’ETS Caraïbes [Ecritures théâtrales contemporaines en Caraïbes], Catherine Vendé, qu’elle a envoyé à plusieurs partenaires dans le monde. Elle a demandé de l’aide pour les auteurs haïtiens. Je me suis dit que nous étions l’unique festival consacré aux dramaturgies africaines, qui est liée à cette fratrie noire dans le monde, que l’on ne pouvait pas dire non. Mais en même temps, ce qui est très important, c’est que c’est un échange. Pour moi, la soirée de bienfaisance, c’est des deux côtés. C’est le soutien aux auteurs haïtiens, mais aussi on reçoit un grand don, puisque cela nous permet de connaître, un tout petit peu, la culture ou les cultures caribéennes ou haïtiennes. »Le festival ‘Afrique en création’ se tient jusqu’au samedi 27 mars.