Nouvelle découverte de chercheurs tchèques et français contre le virus VIH

Des virologues de l’Institut de génétique moléculaire de l’Académie des Sciences de Prague et leurs homologues de Marseille ont développé un moyen de réactiver le virus VIH, pratiquement indestructible et survivant dans les cellules en forme latente, et de l’éliminer d’une manière efficace. Le résultat de leurs recherches, pour l’instant théoriques mais qui ouvrent de nouvelles possibilités de traitement, a été publié dans la revue scientifique PLoS Pathogens.

Le caractère insidieux du virus du SIDA réside dans sa capacité à résister aux médicaments. Le virus est pratiquement indestructible puisque sa caractéristique est de s’intégrer à l’ADN du patient et de survivre dans les cellules et les chromosomes sous une forme inactive.

A l’heure actuelle, les patients sont traités par des antiviraux chimiques dont une partie importante a été développée dans les laboratoires du chercheur tchèque Antonín Holý. Le principe de ce traitement est de bloquer les enzymes du virus, et par la suite le développement de la maladie du SIDA, alors que le virus persiste dans le corps. Guérir le virus est en ce moment difficile, explique Zdeněk Havlas, directeur de l’Institut de chimie organique et de biochimie de l’Académie des sciences :

« Le virus intègre lui-même son information génétique dans l’acide nucléique de l’organisme de la personne atteinte. Sa capacité à persister dans l’organisme, caché dans les cellules du système immunitaire, est énorme. Après un très court séjour dans le corps, le virus est déjà capable de créer un template à partir de cellules saines. Le traitement par des antiviraux l’élimine pour un certain temps, mais ensuite le virus se réactive et de nouvelles particules virales sont très vite produites par les cellules saines, sur la base de cette information génétique. »

Ceci dit, les chercheurs tchèques et français ont emprunté une autre voie pour lutter contre le virus du SIDA. Après avoir étudié les possibilités de réactivation du virus latent, ils ont découvert que cette réactivation était empêchée avec succès par la méthylation de l’ADN, un phénomène fréquent lors des réactions immunitaires. Le résultat de leurs recherches démontre que le traitement par des antiviraux doit être complété de matières empêchant la méthylation de l’ADN et des protéines basiques. De telles matières sont déjà connues et approuvées pour le traitement des tumeurs. Leurs combinés ont été testés par les chercheurs à Prague et à Marseille. Les résultats sont encourageants et suscitent beaucoup d’espoir.