Les mesures contre la crise, pomme de discorde au sein du gouvernement tchèque
Le gouvernement tchèque a adopté la version actualisée du programme de stabilité et de convergence qui comprend entre autres une série de projets pour la réduction du déficit budgétaire. En même temps le cabinet a approuvé un ensemble de mesures contre la crise qui sont contestées catégoriquement par les ministres qui représentent au gouvernement le Parti des Verts.
«Le cabinet a approuvé un programme dans lequel il manifeste sa volonté de consolider les finances publiques et réduire le déficit du budget de l’Etat de 5,3 % à 4,7% en 2011, jusqu’à 4,2 % en 2012. Cela veut dire que nous pourrons revenir aux critères de Maastricht, un déficit inférieur à 3 %, soit en 2013 ou en 2014.»
Ajoutons que l’année dernière le déficit public a atteint 6,6 %. Le programme de stabilité et de convergence sera envoyé à Bruxelles avant le 15 février. En même temps le cabinet a adopté, malgré les protestations des ministres verts, un ensemble de 38 mesures à court terme contre la crise. Elles sont le résultat d’un consensus entre la commission tripartite, qui est l’organe réunissant des représentants du gouvernement, le patronat et les syndicats. La réaction négative du chef du Parti des Verts, Ondřej Liška, ne s’est pas fait attendre. Il a qualifié ce résultat de victoire d’un lobby industriel:
«Je considère comme tout à fait absurde qu’à l’époque où les gens dans la région d’Ostrava étouffent littéralement à cause de l’air pollué, le gouvernement ait obligé le ministre de l’Environnement à ne pas soumettre à la Chambre le projet de loi sur la protection de l’atmosphère qui doit améliorer cette situation. Parmi les projets adoptés par le cabinet, beaucoup sont controversés. Il s’agit entre autres de la construction du système d’écluses sur l’Elbe qui coûtera des milliards de couronnes et dont la raison d’être est douteuse.»Le Parti des Verts conteste également les projets de rénovation de la centrale électrique de Prunéřov et ceux concernant l’élargissement de la centrale nucléaire de Temelín. Le premier ministre Jan Fischer réplique:
«Je ne pense pas que le gouvernement cède à un lobby industriel. Ce n’est pas le résultat de négociations avec des lobbyistes industriels mais avec des partenaires sociaux qui sont des partenaires légitimes et des membres de la commission tripartite. On ne saurait considérer les syndicats et le patronat comme des lobbyistes. C’est donc vraiment le résultat des négociations de cet organe.»Le ministre de l’Environnement Jan Dusík et son collègue Michael Kocáb, ministre en charge des droits de l’homme, refusent cependant d’appliquer les mesures controversées et laissent entendre qu’ils envisagent de démissionner.