2010 : Année internationale de la biodiversité

Photo: Archives de ČRo7

« Pour la diversité du vivant, pour l’avenir » : c’est sous ce slogan que le ministère de l’Environnement vient de lancer une campagne pour la promotion de l’Année internationale de la biodiversité proclamée par les Nations unies pour 2010.

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A l’heure actuelle, près de 17 000 espèces d’animaux et de plantes sont menacées de disparition à l’échelle planétaire. Par une année de mobilisation, l’ONU se propose d’alerter l’opinion et d’inciter les responsables à agir dans le sens de la réduction des menaces qui sont d’un caractère global, comme le réchauffement climatique, l’utilisation non équitable des ressources naturelles ou l’urbanisation massive.

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Pour ce qui est de la République tchèque, le rapport sur l’état de la nature indique que sur les 80 000 espèces de plantes et d’animaux recensées sur son territoire, un tiers est menacé d’extinction, selon les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Pour Michal Hošek, de l’Agence de protection de la nature, la perte de la diversité naturelle est une évidence en République tchèque. L’épicéa est aujourd’hui l’arbre le plus répandu. Sa culture colonise même les localités situées en dehors de son milieu naturel. Fini les forêts d’aunaies, de chênes et de vastes prés. L’orchidée, le papillon bleu, la rainette verte sont les grands perdants de la nature tchèque, dont l’ortie, la pie ou la carpe sont en revanche des gagnants. La nature tchèque est de plus en plus unifiée et la responsabilité en incombe dans une grande mesure au mode d’exploitation de terres agricoles, explique Michal Hošek :

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« L’une des causes de cet état de choses est la fertilisation excessive des terres agricoles. De cette manière, toutes les surfaces aux alentours des champs sont enrichies en substances nutritives les plus diverses. La région tchèque change de visage, en conséquence de l’activité agricole. »

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Les champs fertilisés sont verts, mais un minimum d’espèces y poussent paradoxalement. Les îlots de nature variée d’origine ne subsistent que sur d’anciens terrains militaires ou dans les zones protégées. La perte de diversité est encore accentuée par l’attaque d’espèces invasives dont la plus redoutée est l’héracléum, plante envahissante qui s’est répandue du Caucase et qui atteint jusqu’à trois mètres de hauteur. La liste rouge des espèces menacées en République tchèque indique que de 267 espèces menacées de disparition en 1979, leur nombre s’est accru à 476 en l’an 2000. Dix-neuf espèces de papillons ont disparu à jamais de la nature tchèque. Plus de 50% des batraciens et des reptiles sont menacés d’extinction et on pourrait continuer l’énumération.

Photo: Pkotrla,  Wikimedia Commons
Dans le cadre de l’Année internationale de la biodiversité, le ministère de l’Environnement proposera une série de manifestations pour sensibiliser le public sur la situation des espèces fauniques et florales menacées. Comme le souligne le ministre Jan Dusík, la perte de la biodiversité n’est pas que la simple perte d’une richesse naturelle précieuse : il s’agit de pertes sociale, culturelle et aussi économique. Une récente évaluation de l’UICN a démontré que les dégâts occasionnés par la perte de la biodiversité coûteraient 7% du PIB mondial en 2050.