Des excuses tardives aux femmes stérilisées
Le cabinet de Jan Fischer a formulé des excuses à l’adresse des femmes rom qui ont subi une stérilisation forcée.
Il n’existe pas en République tchèque de données statistiques révélant combien de femmes, pour la plupart issues de la minorité rom, ont été victimes de la stérilisation pratiquée dans le pays depuis la fin des années 1950 jusqu’au début des années 1990. Le problème concernerait, rien que dans la région d’Ostrava, région minière située en Moravie du nord, des dizaines de femmes.
C’est au début des années 2000 que l’on a commencé à parler publiquement de cette question, suite à une plainte déposée par près de quatre-vingts femmes au médiateur de la République Otakar Motejl et qui demandaient ni plus ni moins qu’il soit reconnu qu’une erreur avait été commise. Aujourd’hui, le gouvernement a enfin jugé bon d’exprimer des excuses. Michael Kocáb, ministre pour les minorités et les droits de l’homme :
« Le gouvernement exprime ses regrets en rapport avec les erreurs commises pendant les stérilisations effectuées contrairement aux directives en vigueur. »Selon le Premier ministre Jan Fischer, il s’agit d’échecs individuels du corps médical et il faut tout faire pour empêcher qu’à l’avenir de telles erreurs ne se répètent. Autrement dit, il faut que d’éventuelles stérilisations soient effectuées uniquement avec le consentement et surtout la bonne information des femmes.
La décision du gouvernement a été lue devant une dizaine de femmes rom, ayant subi cette intervention, et qui ont interrompu les interlocuteurs par des applaudissements spontanés.
Certaines des femmes concernées estiment tout de même qu’une excuse aussi sympathique soit-elle, ne suffit pas. Pour Elena Gorolová de l’Association des femmes stérilisées, l’objectif est désormais d’obtenir un dédommagement. Une démarche que le cabinet de technocrates de Jan Fischer, compte tenu de la crise économique, ne veut pas faire... Un défi à relever donc par le prochain gouvernement qui sera formé suite aux élections législatives du printemps 2010.