La Fête nationale du 28 octobre : officialités et critiques
Rassemblements politiques, rencontres commémoratives, cérémonies officielles, ouverture au public des sièges des institutions de la République, tel a été le programme, ce mercredi, de la Fête nationale tchèque du 28 octobre, jour où nous nous rappelons entre autres la fondation, en 1918, de la Tchécoslovaquie indépendante.
«Il se produit une dangereuse érosion de l’Etat, conséquence du processus d’intégration européenne qui s’accélère. C’est aussi pour cette raison que certains citoyens cessent de considérer l’Etat comme une unité sur laquelle ils peuvent compter, avec laquelle ils peuvent et doivent s’identifier et dont le développement et le renforcement doivent être les objectifs de leurs efforts.»
Les opinions du Président ont été appuyées lors du rassemblement par la présidente de l’Union tchèque des combattants pour la liberté Anděla Dvořáková. Dans un discours émotionnel elle a appelé à une meilleure protection des intérêts tchèques:«Je regrette mais il serait difficile de trouver dans le monde des laquais plus serviles que nous. Cela concerne surtout les hommes politiques régionaux dont le comportement n’est pratiquement pas contrôlé par le peuple et qui font ce qui bon leur semble sans prendre en considération les intérêts de l’Etat et des citoyens.»
Et Anděla Dvořáková de s’en prendre aux hommes politiques des régions limitrophes qui, à son avis, ne défendent pas les intérêts de l’Etat et des citoyens notamment contre les Allemands des Sudètes et cherchent avant tous le profit. Anděla Dvořáková a également remercié Vaclav Klaus pour sa protection des décrets du Président Beneš.
A l’occasion de la fête nationale du 28 octobre le président a remis de hautes décorations d’Etat à 23 personnalités de la vie publique et a fait monter en grade cinq officiers de l’armée tchèque. Parmi les décorés il y a eu entre autres le chanteur Karel Gott, la chanteuse Eva Pilarová, la présidente de l’Union des combattants pour la liberté Anděla Dvořáková que nous venons de citer, le jockey Josef Váňa, six fois vainqueur de la Grande Steeple chaise de Pardubice, et aussi Josefína Napravilová qui avait réussi à retrouver 40 enfants ayant été dispersés par les nazis dans toute là Europe :«Je suis heureuse d’avoir pu ramener ces enfants. Et je continue à travailler avec les enfants. Je leur apprends la bonne conduite, surtout le respect des parents, mais aussi le respect des instituteurs, du peuple. Il faut qu’ils sachent ce que c’est la patrie, il faut qu’ils soient fiers d’être Tchèques.»Cette année, Josefina Napravilová a fêté son 95e anniversaire. Parmi les enfants qu’elle a retrouvés il y avait aussi ceux du village de Lidice que l’occupant allemand a complètement détruit pour se venger de l’attentat contre Reinhardt Heydrich.