Un projet pour rassembler des témoignages d'immigrés tchèques et slovaques aux USA
Entretien aujourd’hui avec notre future ex-collègue de la rédaction anglaise de Radio Prague, Rosie Johnston, qui quitte Prague pour l’Etat de l’Iowa aux Etats-Unis pour participer à un projet lancé par le Musée tchèque et slovaque de la ville de Cedar Rapids :
Pourquoi est-ce qu’il y a un Musée tchéque et slovaque dans cette ville de Cedar Rapids dans l’Iowa ?
« C’est surtout parce qu’il y a eu beaucoup d’immigration – surtout tchèque – à Cedar Rapids, surtout au XIXe siècle. Mais il y a toujours des gens qui préservent leur patrimoine culturel là-bas. Il y avait même des familles qui parlaient encore tchèque il y a vingt ans. Il y a une vraie histoire de l’immigration tchèque à Cedar Rapids. Au XIXe siècle, des présidents américains ont offert des terres et beaucoup de Tchèques sont partis pour tenter une nouvelle vie dans le Nouveau Monde. Il y a des racines tchèques très présentes là-bas. La communauté a commencé à rassembler dans les années 1970 des artefacts tchèques, des choses que leurs grand-mères avaient apporté avec elles de leur pays natal. De cela est né un tout petit musée dans une maison, puis dans les années 1990 un nouveau bâtiment construit pour abriter ce musée a été inauguré par Václav Havel. »
Qui va financer ce projet dans le cadre duquel tu vas enregister des entretiens avec des émigrés tchèques et slovaques ?
« Nous n’en sommes qu’au tout début mais nous pouvons quand même commencer ce projet parce que nous avons déjà reçu une subvention relativement importante d’une organisation américaine qui s’appelle l’IMLS, l’Institut des services des musées et des bibliothèques. Ils nous ont donné environ 120 000 dollars pour commencer. Il y aura aussi des fonds du musée évidemment qui vont contribuer à financer le projet. Et on peut dire que ce projet a été très bien accueilli ici et en Slovaquie. Une institution slovaque nous a donné de l’argent pour acheter les moyens techniques qui vont nous permettre de travailler. »
Tu vas demander à ces personnes qui ont émigré pour la grande majorité après 1948 ou après 1968 de raconter leur parcours ?
« Oui - mais je répète que nous n’en sommes qu’au début -, nous voulons surtout savoir trois choses : comment était leur vie en Tchécoslovaquie avant de partir. Pourquoi ont-ils décidé de partir, y a-t-il eu un événement ou un moment précis qui les a décidés à partir. Et puis comment s’est passé leur voyage vers les Etats-Unis, dans quelles conditions ils sont arrivés et comment s’est passée leur intégration. »
Rosie, tu es Ecossaise, comment se fait-il qu’une jeune Britannique sortie d’Oxford va participer à un tel projet ?
« En 2002 j’ai décidé d’étudier le tchèque et le slovaque en même temps que le français à Oxford. C’est à partir de là que j’ai décidé de venir vivre à Prague. J’ai étudié le tchèque et j’ai reçu une bourse pour aller aux Etats-Unis faire un mémoire sur les Tchèques et les Slovaques installés là-bas et sur les institutions chargées de préserver leurs cultures. C’est en 2006 que j’ai visité pour la première fois le musée de Cedar Rapids. Grâce à mon travail à Radio Prague j’ai maintenu ce contact, et maintenant c’est mon plan pour les prochaines années... »