Suspension du service national, il y a 5 ans
Cinq ans se sont écoulés ces jours-ci depuis la suspension du service militaire obligatoire en République tchèque. La loi réformant le service national adoptée en 2004 a ouvert la voie vers l’institution d’une armée de soldats professionnels.
On s’en souvient bien, c’était un moment historique. Les députés ont suspendu l’obligation du service militaire instauré dans le pays plus de 130 ans auparavant, en 1868. La décision a notamment été saluée par les derniers 1900 appelés du mois de mars 2004 qui ont quitté les casernes le 22 décembre de la même année. La loi réformant le service national a mis fin non seulement au service militaire obligatoire, mais aussi au service civil. Nous rappellerons que ce dernier n’était que de courte durée, ayant été institué seulement après la révolution de velours. Car avant 1989, le régime ne proposait aucune alternative à la conscription sous forme de service de remplacement. Les persécutions de jeunes hommes qui avaient essayé de se soustraire à l’obligation de service militaire étaient dures : des centaines d’objecteurs de conscience ont été condamnés à des peines de prison ou à des travaux dans des mines.
Un vaste consensus a été trouvé, il y a 5 ans, autour du projet de loi réformant le service national. Car déjà depuis le début des années 1990, le caractère obligatoire et le contenu du service tel qu’il était conçu aux temps de la division du monde par le rideau de fer, avaient perdu leur raison d’être. A partir de là, on assistait à une réduction constante des effectifs, souligne Jan Vidím, président de la commission de la Défense :
« En comparant l’année 1993 et l’année 2004 qui était la dernière avant la suspension du service militaire obligatoire, il en ressort qu’en 1993 on comptait 68 600 conscrits, alors qu’en 2004 il y en avait moins de 20 000. »
A compter du 1er janvier 2005, l’armée tchèque est une armée de soldats professionnels, uniquement. La suspension du service national n’a toutefois pas signifié la suppression des obligations de la disponibilité et de la réserve : l’Etat se réserve le droit de rappeler tous les hommes valides de 18 à 60 ans, dans des circonstances exceptionnelles, comme l’aggravation de la situation de sécurité ou les catastrophes naturelles.