400 ans depuis la mort du Rabbi Loew
C’est ce jeudi 17 septembre qu’on commémore le 400e anniversaire de la mort du Rabbi Loew, grand rabbin de Prague, où l’on peut encore voir sa tombe dans le vieux cimetière juif. Associé à travers le monde à la légende du Golem, il est encore mieux connu sous le nom de Maharal, acronyme de sa dénomination en hébreu : « Notre enseignant, le Rabbi Loew. »
La plus importante d’entre elles est l’exposition « Le Chemin de la vie » sur Rabbi Loew qui se tient dans les écuries impériales du château de Prague jusqu’au 8 novembre prochain. Son objectif est de présenter toute l’ampleur de la personnalité et de l’œuvre de Rabbi Loew créateur du Golem, humanoïde d’argile à laquelle le rabbin aurait insufflé la vie afin qu’il protège la communauté juive de Prague des pogromes. Deux visages du rabbin sont, en fait, présentés à cette exposition, observe le président de la communauté juive de Prague František Bányai :
« L’une qui est réelle, c’est-à-dire l’image du rabbin, érudit, penseur, auteur de textes rabbiniques, et l’autre qui est romantique et qu’on se fait du Rabbi Loew en tant que créateur du Golem. »
Né vraisemblablement autour de l’an 1525 à Poznaň, en Pologne, dans une famille de rabbins influente, Rabbi Loew fut un penseur, pédagogue et érudit respecté. Plusieurs courants du judaïsme se réclament de son héritage. Rabbi Loew qui a personnellement rencontré l’empereur Rodolphe II et qui entretenait des liens avec l’astronome Tycho Brahe, versait dans les grands textes du judaïsme, tout autant que dans les sciences profanes. Il a révolutionné les méthodes d’enseignement et d’étude reprises pendant les siècles suivants, et il fut également un grand défenseur de la littérature rabbinique allégorique. En 1533 il devient rabbin morave à Mikulov, et à partir de 1573 jusqu’à sa mort, en 1609, il est le grand rabbin du royaume de Bohême et de Prague. František Bányai :
« Pour le monde juif, la plus grande importance de Maharal réside dans son œuvre rabbinique qui ne cesse de faire l’objet d’études. Je pense que pour Rabbi Loew, c’est pareil qu’avec Kafka. Prague est pleine de références à Kafka mais il y a probablement très peu de personnes qui l’aient lu. Cela fait partie de notre société de consommation. »
Il n’empêche que l’esprit du Rabbi Loew est toujours présent dans le quartier juif pragois qui a survécu en partie seulement à l’« assainissement » complet de la ville, en 1850, et où le peuple juif installé ici après la destruction du Temple de Jérusalem forme, depuis, une composante essentielle du creuset culturel de Prague.