"Le Winton train"à Londres
Quai de la Liverpool Street Station de Londres, vendredi après-midi, le 4 septembre 2009 : l’émotion est à son comble au moment de l’arrivée d’un train historique, identique à l’un des sept convois mis sur les rails entre Prague et Londres entre mars et août 1939 par le banquier anglais de 29 ans Nicholas Winton.
Comme il l’avait promis, Sir Winton qui fête son centenaire cette année, était là, en personne, pour accueillir celles et ceux qu’il a sauvés, il y a 70 ans. Parmi eux, Ruth Hálová, qui a sincèrement salué son sauveur :
« C’était un voyage formidable, M. Winton se porte à merveille… »
Un huitième convoi organisé par Nicholas Winton n’a jamais pu partir de la gare Wilson à Prague, car le 1er septembre 1939, la Deuxième Guerre mondiale a éclaté. Des 250 enfants qui devaient alors être évacués, seuls 4 rescapés ont été retrouvés… Ruth Federmanová, qui vit aujourd’hui en Israël, avait alors 13 ans :« Nous sommes arrivées à la gare et les nazis n’ont pas laissé le train partir, j’ai été heureuse de rentrer chez maman, à la maison… Or peu après, ma mère et mon frère ont été déportés à Terezín et à Auschwitz, et c’est tout ce que je sais… »
Parmi les passagers du train du souvenir, il y avait 22 enfants sauvés par Sir Winton. Avant de débarquer à Londres, ils se sont enfermés pour une heure dans un wagon identique à celui dans lequel certains d’entre eux se sont vus pour la dernière fois il y a 70 ans, avant d’être accueillis par des familles britanniques. Pendant le voyage, le train Winton s’est transformé en studio de cinéma : « La famille de Nick » est le nom d’un nouveau film tourné par Matěj Mináč. Les descendants des « enfants Winton », dont le nombre est évalué à plus de 5 000, vivent aujourd’hui un peu dans le monde entier, notamment en Grande-Bretagne, au Canada et en Israël.