Recherche d’un consensus pour sauver les élections anticipées
Tous les regards sont braqués depuis mardi sur la Cour constitutionnelle tchèque qui a suspendu le décret du président de la République sur les élections législatives anticipées. Cette décision inattendue a remis en cause la tenue des législatives à la date prévue, c’est-à-dire les 9 et 10 octobre prochains. Depuis mardi, la scène politique se mobilise donc pour trouver une issue à cette situation que certains hommes politiques n’hésitent pas de qualifier de crise constitutionnelle.
Parallèlement un groupe d’experts prépare fiévreusement un amendement de la Constitution qui permettrait la dissolution de la Chambre des députés et ainsi la tenue des élections anticipées, tout en permettant que la chambre reste inattaquable par la Cour constitutionnelle. Ils ont déjà élaboré deux conceptions des mesures à prendre. Selon l’un des experts, Zdeněk Zajíček, un de ces projets d’amendement repousse la date des élections jusqu’au début du mois de novembre et prévoit des modifications pour raccourcir les procédures parlementaires:
«Les changements concernent les délais d’entrée en vigueur, car la loi entrerait en vigueur le jour même où elle serait proclamée. En même temps, il serait procédé au changement d’un détail de la Constitution. S’il n’y avait personne pour décréter la tenue des élections, c’est-à-dire s’il n’y avait pas de président de la République, il faudrait qu’il y ait une personnalité qui puisse le remplacer. Comme nous définissons une règle générale et utilisable aussi à l’avenir, nous devons corriger ce vide dans la Constitution.»
La tenue des élections début novembre serait acceptable pour tous les sujets politiques, à l’exception du Parti social-démocrate. Quant à la Commission électorale d’Etat, elle poursuit les préparatifs pour les législatives comme si celles-ci n’avaient pas été remises en cause par le Cour constitutionnelle. Selon le ministre de l’Intérieur, Martin Pecina, la commission doit poursuivre les préparatif jusqu’au verdict, qui ne tombera que jeudi prochain. Le ministre connaît déjà partiellement le coût de ces activités qui risquent d’être inutiles:«Les frais des préparatifs des élections, qui sont encore incomplets, se chiffrent déjà à 122 600 000 couronnes (4 715 000 euros). La majorité de cette somme est à la charge de l’Institut tchèque des statistiques. Jusqu’à présent, le ministère de l’Intérieur n’a investi dans les préparatifs que 30 millions de couronnes (1 154 000 euros). Quelques centaines de milliers de couronnes ont également été versées par le ministère des Affaires étrangères.»
Miloš Melčák, l’homme qui a déclenché cette tempête, ne se laisse pas impressionner par ces chiffres et refuse de retirer sa plainte. Son avocat Jan Kalvoda se déclare prêt, d’ores et déjà, à également attaquer devant la Cour constitutionnelle l’amendement préparé par le groupe d’experts.