La Cour constitutionnelle met en cause la tenue des élections anticipées en République tchèque
L’information a fait l’effet d’un coup de tonnerre en ce début de campagne électorale en République tchèque : ce mardi, la Cour constitutionnelle a suspendu le décret du président de la République convoquant des élections anticipées ce qui risque de repousser considérablement la date de ces élections. Comme il fallait s’y attendre, cette décision a provoqué un tollé parmi les partis politiques qui se voient obligés de modifier leur stratégie électorale.
«La décision de la Cour constitutionnelle signifie en fait que la Cour interdit au ministère de l’Intérieur de poursuivre les préparatifs pour les élections. (…) Si la Cour constitutionnelle ne parvient pas à une décision avant la fin de la semaine prochaine, il sera impossible d’organiser les élections anticipées à la date prévue.»
La réaction du Président Václav Klaus a été quasi immédiate et très négative. Le président se déclare très préoccupé par la décision de la Cour constitutionnelle qu’il qualifie d’acte sans précédent qui aura un impact essentiel sur le système politique en Tchéquie et dont les retombées sont difficile à prévoir. Les dirigeants des plus grands partis politiques, eux, se sont mobilisés pour trouver une issue à cette situation qu’ils estiment grave. C’est aussi l’avis du chef du Parti social-démocrate Jiří Paroubek:«Je pense que nous avons été tous surpris par cette décision soudaine de la Cour constitutionnelle qui est sans précédent. Nous allons donc chercher une issue à cette situation parce que, si nous n’en trouvons pas, la décision de la Cour finira par provoquer indubitablement une crise politique et constitutionnelle. » Mirek Topolánek, chef de Parti civique démocrate (ODS), formation principale de la droite tchèque, s’est adressé aux juges constitutionnels:«Nous appelons la Cour constitutionnelle à prendre le plus tôt possible une décision sur la nature de cette plainte constitutionnelle. L’explication par laquelle la Cour a justifié sa décision est incompréhensible car elle dit que rien ne prouve que la tenue des élections à la date fixée soit dans l’intérêt public. Nous sommes fermement convaincus qu’il est dans l’intérêt public que nous ayons le plus tôt possible un gouvernement légitime issu des élections législatives.»
La Cour constitutionnelle se penchera sur la compatibilité avec la constitution de la loi sur la réduction du mandat de la Chambre des députés le 10 septembre prochain en séance publique. Cherchant une issue à cette situation compliquée, le président Václav Klaus a convoqué, ce mercredi, au château de Prague, une réunion des représentants du gouvernement et des principaux partis politiques. Selon une déclaration du Président à l’issue de cette réunion, les experts des plus grands partis politiques préparent maintenant un amendement à la constitution pour pouvoir adopter, en procédure raccourcie, une loi constitutionnelle qui permettrait la tenue des élections anticipées à la date prévue ou dans une échéance très proche.