La hausse du chômage continue

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Le nombre de demandeurs d’emploi en République tchèque a augmenté de 0,4 % entre le mois de juin et le mois de juillet, pour atteindre 8,5 % de la population active. C’est le plus haut taux de chômage enregistré depuis plusieurs années ; et les prévisions sont encore plus pessimistes.

Pas loin de 500 000 personnes sont à la recherche d’un emploi en République tchèque, et ce sont presque 200 000 de plus que l’année dernière à la même époque. La hausse est donc remarquable et elle inquiète les spécialistes, même si elle correspond à leurs pronostics. Jan Bureš est analyste à la banque postale :

« Le chômage est au plus haut depuis 4 ans si l’on compare les chiffres des mois de juillet. C’est une mauvaise nouvelle et la situation s’aggrave parce que la crise économique touche durement le marché du travail tchèque. Pour que la tendance puisse s’inverser, il faudrait une croissance forte autour de 3 %, ce qui n’arrivera pas avant le milieu de l’année prochaine. C’est pourquoi je suis pessimiste et je prévois une nouvelle augmentation du chômage, jusqu’à 10 %. »

Le pessimisme est donc de rigueur même si la tendance en République tchèque correspond à la tendance européenne. En comparaison avec ses voisins, le pays affiche un taux de chômage supérieur à l’Allemagne ou à l’Autriche mais inférieur à ceux de la Pologne ou de la Slovaquie, qui ont déjà franchis la barre des 10 %. Cela n’empêche pas certains journaux tchèques de titrer qu’un Tchèque sur 10 devra bientôt pointer à l’agence pour l’emploi.

Naturellement, le chômage est inégalement réparti sur le territoire et ce sont les régions du Nord de la Bohême et de l’Est de la Moravie, déjà souvent qualifiées de sinistrées, qui affichent les taux les plus hauts. Il s’agit des régions d’Ústí Nad Labem avec 12,7 % de chômeurs, ou de Moravie-Silésie, autour de la ville d’Ostrava, avec 11,8 %. La capitale et la Bohême centrale restent relativement épargnées avec respectivement 3,2 % et 6 % de chômage.

Les analystes indiquent également que le chômage ne touche plus seulement les ouvriers et les emplois peu qualifiés mais aussi les personnes travaillant dans le secteur des services ou des transports. Par ailleurs, ce sont les jeunes diplômés qui connaîtront les plus grandes difficultés à trouver un premier emploi.

Certains économistes essaient néanmoins de modérer ces prévisions. Petr Kužel, président de la chambre économique, pense que le taux de chômage peut rester en dessous des 9,5 % jusqu’à la fin de l’année.

« Nous espérons que cette évolution va se stabiliser. C’est d’ailleurs ce que nous disent les entreprises, qu’elles trouvent de nouveaux clients. »

Dans ce contexte, et à quelques mois des élections législatives, les partis politiques commencent à annoncer les mesures qu’ils pourraient prendre. Le CSSD a ainsi fait une série de propositions ; ils proposent par exemple de verser 3 500 kc à ceux qui devront se déplacer dans une autre ville pour trouver un travail.