Visas pour le Canada et crise économique : Jan Fischer et Václav Klaus sur la même longueur d’ondes
Le Premier ministre a été reçu par le président de la République, mardi, au Château de Prague. La réintroduction de l’obligation de visa pour les ressortissants tchèques désirant se rendre au Canada et la délicate conjoncture économique actuelle ont constitué les deux grands thèmes de la réunion entre Jan Fischer et Václav Klaus.
« Nous sommes d’accord avec le président sur le fait que le plus important n’est pas la solidarité manifestée ou attendue de tous les Etats membres de l’Union européenne. Non, ce qui importe vraiment est que l’UE fasse clairement comprendre au gouvernement canadien qu’il doit revenir au régime initial sans visa. »
Jan Fischer et Václav Klaus se sont également entendus pour dire que la diplomatie tchèque devait mettre tous les moyens en œuvre pour simplifier au maximum la procédure à suivre pour les Tchèques demandeurs d’un visa. Le président Klaus a d’ailleurs qualifié « d’humiliant » le fait que les Tchèques doivent se rendre à l’ambassade du Canada à Vienne pour déposer leurs demandes. Une première amélioration a toutefois d’ores et déjà été constatée puisque les Tchèques n’ont plus à remplir que des demandes de visa simplifiées depuis mercredi. Une avancée que le ministère des Affaires étrangères a qualifiée de positive, tout en rappelant que l’unique objectif de la diplomatie tchèque et européenne devait être la suppression du régime de visa.
L’autre grand sujet de discussion entre les deux plus hauts dirigeants du pays a été la crise économique. Là aussi, Jan Fischer et Václav Klaus sont d’accord sur la nécessité de serrer la ceinture dès l’année prochaine. Selon le président de la République, les perspectives macroéconomiques peu reluisantes nécessitent de revoir à la baisse les budgets de l’ensemble des ministères :« Je soutiens tout à fait le Premier ministre dans sa volonté de faire des économies. Je ne sais pas dans quelle mesure il convient de réduire les budgets des différents ministères, il s’agit d’une décision qui revient au gouvernement, mais je pense que dans le contexte actuel, il n’y a pas d’autre solution que de réduire le plus possible les dépenses. »
Lui-même ancien ministre de l’Economie au début des années 1990, Václav Klaus a qualifié « d’inquiétante » la dernière estimation faite par le ministère en charge des finances publiques. Celui-ci table en effet sur un déficit de 209 milliards de couronnes (soit un peu plus de 8 milliards d’euros) pour l’exercice 2010. Reste que le gouvernement dispose d’une marge de manœuvre réduite pour réaliser des économies conséquentes, puisque comme l’a rappelé le Premier ministre en début de semaine, pas moins de 80 % de l’ensemble des dépenses du gouvernement sont fixés par la loi.