Karel Zlín, comme la ville de Baťa
Nous avous avions parlé de Karel Zlín en mai dernier. Plasticien et poète français d’origine tchèque, une exposition le présentait à Paris, dans la galerie Orenda. Il était à Prague ces derniers jours, l’occasion de le rencontrer pour évoquer son parcours. On lui doit notamment deux sculptures monumentales en bronze installées dans le parc du château de Rambouillet, commande du ministère de la Culture sous le deuxième septennat de François Mitterand. Né en 1937 dans la ville des chaussures Baťa, Zlín, c’est elle qui lui a donné son pseudonyme, car dans la vie civile, Karel Zlín s’appelle en réalité Karel Machálek.
« C’est une histoire assez simple. A l’âge de 11 ans, on a rebaptisé cette ville que j’aimais beaucoup et que j’aime toujours. Au lieu de Zlín, ils ont inventé Gottwaldov après 1948. Cette situation est devenue insupportable. A cette époque j’avais déjà envoyé des textes que j’avais écrits à Host do domu, une revue morave éditée à Brno. Dès cette époque, en 1956 environ, je signais mes textes Karel Zlín. Depuis, je signe toutes mes œuvres Karel Zlín. »
Cette ville vous a marqué alors ?
« D’une certaine façon oui. J’aime beaucoup les choses anciennes, mais paradoxalement cette ville a été bâtie quelques années avant ma naissance. Mon père a essayé de s’établir comme peintre à Prague, mais il a gagné un concours d’affiche pour Baťa. Il a amené toute sa famille à Zlín en 1937, où je suis né. »
Vos œuvres s’inspirent beaucoup de l’Antiquité, de pays comme l’Egypte, des pays mythiques... D’où vous vient ce goût pour l’Antiquité, qu’est-ce qui vous fascine dans cette histoire antique ?
« Dans le domaine des arts, je ne veux pas proclamer quelque chose de dangereux car après vous êtes considéré comme rétrogade si vous parlez de savoirs anciens et des canons anciens. Mais je pense qu’il faut mentionner quelque chose d’important : la mémoire universelle est quelque chose qui peut être négligée par certains artistes plasticiens, mais qui peut être aussi évoquée par d’autres. J’appartiens à ces autres... »
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