Mercredi soir, la question de la présidence du prochain sommet de l’Union européenne, au mois de juin, a été résolue par une entrevue d’une quarantaine de minutes entre le président de la République, Václav Klaus, et le Premier ministre Jan Fischer.
Jan Kohout, Václav Klaus, Jan Fischer, photo: CTK
La réunion a eu lieu au lendemain du voyage à Bruxelles du Premier ministre tchèque, où il s’est présenté à la Commission européenne. Il y a aussi évoqué la présidence du prochain sommet de l’Union européenne, en ne cachant pas qu’il comptait bien l’assurer. Après sa rencontre avec le président de la République, Jan Fischer s’est montré réservé, mais son porte-parole Roman Prorok a déclaré que le Premier ministre était satisfait de la position adoptée par le chef de l’Etat et qu’elle correspondait à la position qu’il avait ouvertement déclarée. Quelle position ? Celle qui veut que le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Union européenne soit dirigé par le chef de l’exécutif du pays qui assure la présidence de l’Union européenne, sur la base du mandat qui lui a été confié par son gouvernement. Cet usage a été respecté par le président de la République, Václav Klaus, qui a fait savoir par son porte-parole Radim Ochvat que le chef du gouvernement bénéficiait de sa pleine confiance et qu’il ne doutait pas que celui-ci soit capable d’accomplir son rôle avec succès. L’ancien vice-Premier ministre aux Affaires européennes, Alexandr Vondra, sénateur du Parti civique démocrate, est absolument d’accord avec le chef de l’Etat. De même l’eurodéputé social-démocrate, Richard Falbr, qui a encore précisé :
Photo: Commission européenne
« A ce sommet, il s’agira aussi de faire une offre aux Irlandais pour qu’ils refassent un référendum. Je ne peux imaginer Václav Klaus tentant de persuader les Irlandais. Il ne dispose d’aucune autorité au sein de l’Union européenne. Selon mes informations, le chef du gouvernement a laissé une très bonne impression à Bruxelles. Il est clair qu’il sera à la hauteur en tant que président du sommet de juin, certainement meilleur que le président Klaus. »
Rappelons que l’un des thèmes de ce sommet sera le Traité de Lisbonne, dont le président tchèque est un farouche opposant et au bas duquel il n’a pas apposé sa signature après son adoption par les deux chambres du Parlement. Václav Klaus attend la décision de la Cour constitutionnelle sur un recours contre le Traité de Lisbonne préparé par un groupe de sénateurs et vient d’ailleurs de recevoir à Prague un autre adversaire du Traité, l’Irlandais Declan Ganley. Bruxelles peut se sentir soulagée comme l’écrit le New York Times, qui affirme aussi que si Václav Klaus conduisait le sommet de juin, la présidence tchèque pourrait bien s’achever de manière très chaotique.